Même si la reconstruction des immeubles endommagés par les trois tornades de vendredi soir prendra des mois, les travailleurs sont déjà engagés dans une course contre la montre pour rebâtir temporairement les toits avant les pluies prévues pour mardi.
« Il y en a pour des mois. La majorité [des immeubles] ici, il n’y aura rien de reconstruit avant le printemps prochain [...] C’est tout un défi de reconstruction », estime Earl Laforest, président de JPL Après Sinistre, une firme basée en Outaouais. Et on parle de millions, des dizaines de millions $. »
Les travailleurs étaient à pied d’œuvre dimanche pour nettoyer et reconstruire. On entendait les marteaux et les scies à chaîne des ouvriers qui s’affairaient.
« Certains édifices devront être démolis et reconstruits », renchérit le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, qui estime aussi que les travaux prendront du temps dans ces cas-là.
Le secteur Mont-Bleu, à Gatineau, a été un des plus violemment frappés par l'une des tornades. Plus de 200 bâtiments ont été touchés, dont 55 lourdement endommagés. Des centaines de personnes ont été évacuées de 1686 logis.
Les sinistrés ont décrit les toits, les tables de pique-nique et les voitures qui se sont envolés, laissant le quartier avec des allures de zone de guerre. Certains d’entre eux ont pu rentrer chez eux déjà, d’autres ont dû se contenter d’aller récupérer quelques effets et animaux de compagnie dimanche.
Avant la pluie
Mandaté pour veiller aux travaux de plusieurs dizaines d’immeubles de la zone frappée, M. Laforest évaluait la tâche à abattre au pas de course dimanche, se sachant engagé dans une course contre la montre.
La priorité est de « fermer » les toits éventrés par l'une des trois tornades pour éviter que les 20 à 30 mm de pluie prévus mardi n’aggravent les dommages, explique-t-il.
Pendant ce temps, les équipes de la Ville sont aussi au travail. « On a énormément de cols bleus sur le terrain en train de faire le nettoyage, et ce, depuis pratiquement les minutes après la tornade. Nos cols bleus sont au travail nuit et jour », précise le maire.
Vie pas facile
Mais le plus gros défi de la Ville reste d’aider les sinistrés de ce secteur défavorisé.
« C’est des gens qui avaient déjà une vie pas facile parce qu’ils n’avaient pas beaucoup de revenus, et là, ils sont frappés. Les programmes gouvernementaux agissent surtout à l’aide d’urgence, mais après ça, il faut se refaire une vie », lance-t-il, appelant à des dons en argent à la Croix-Rouge.