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Ils ont eu 10 minutes pour récupérer leurs biens

Agence QMI, Matthew Usherwood

Des centaines de sinistrés de la tornade ont eu à peine 10 minutes, hier, afin de ramasser l’essentiel dans leur logement inhabitable pour une première fois depuis le désastre.

«On a 10 minutes pour ramasser un maximum de choses après trois jours. C’est impossible!» lance Stéphane Ahimakin, qui dit avoir pris seulement «de quoi survivre» au froid.

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Sa conjointe, qui est enceinte, a eu moins de chance. Encore sous le choc, elle a oublié, dans la hâte, de prendre son manteau d’hiver.

«C’est vraiment mal géré», déplore Sandrine Ouattara. Un sentiment partagé par plusieurs évacués.

Pas assez de temps

La tornade qui s’est abattue sur Gatineau vendredi dernier a durement frappé l’un des secteurs les plus pauvres de la ville où se trouvent d’immenses tours d’habitation à loyer modique.

Ces locataires ont eu accès à leur appartement pour une première fois en trois jours. Nombre d’entre eux se sont empressés de mettre la main sur des vêtements chauds et propres. D’autres étaient impatients de retrouver leur animal, ou encore de s’emparer de médicaments.

«Mon enfant souffre d’eczéma. Il fallait que je prenne ses produits parce que ça coûte excessivement cher, confie Auguyn Elviru Pungu, qui déplore elle aussi un manque d’organisation. Je ne peux pas me permettre de m’en racheter en attendant.»

Daniel Aubin a quant à lui tenté d’aller récupérer sa chatte de trois ans, en vain. Encore paniqué, le petit animal n’a pas laissé son maître s’approcher de lui.

«Je vais devoir y retourner avec une cage. Elle est traumatisée», dit-il.

Tonnes de dons

Jusqu’à présent, près de 1400 Gatinois, dont 437 familles, se sont enregistrés sur la liste des sinistrés. Une vague de solidarité s’est emparée de la région.

En quelques heures, des montagnes de dons ont été récoltées.

Trois jours après la catastrophe naturelle, les autorités s’affairaient toujours à remettre de l’ordre dans la «zone rouge», hier.

Aux scènes de désolation se mélange le doux parfum des conifères qui passent sous les dents des scies à chaîne.

Ailleurs dans le quartier, d’autres sinistrés se sont empressés de sauver leurs biens avant que la météo fasse encore des siennes. D’autres n’ont même pas encore eu accès à leur logement dévasté.

Entre 20 à 30 mm de pluie sont attendus sur Gatineau aujourd’hui.

«Il faut essayer de sortir ça [les effets personnels] le plus vite possible, pour ne pas que la pluie pogne ça. Une fois que la pluie tombe là-dedans, ça va être fini», explique, pragmatique, Diane Aubry, une assureure aux réclamations depuis 1998.

Pendant ce temps, des malfaiteurs en auraient profité pour voler des biens. La police confirme avoir reçu une plainte.

À risque de s’écrouler

«Il y a beaucoup de bâtisses [comme sur ces photos] qui risquent de s’effondrer à cause du poids de l’eau [aujourd’hui] et c’est tout à ciel ouvert», s’inquiète l’assureure Diane Aubry qui traite des réclamations depuis 1998.

Elle était à pied d’œuvre sur le terrain hier, rencontrant une dizaine de locataires assurés parmi les sinistrés du secteur Mont-Bleu, à Gatineau.

«C’est terrible. Ça fait longtemps que je suis dans le domaine et je peux dire que c’est comme s’il y avait une bombe qui était tombée.»

Un toit dans son salon

Un toit dans son salon

Le pan de toit planté dans sa fenêtre de salon empêchait toujours Ann-Marie Lavallée d’entrer dans son logis hier, au grand désarroi de cette mère qui a couru avec ses filles pour éviter d’être happée lors de l’impact. Si elle redoutait de « tout perdre » en raison de la pluie prévue aujourd’hui, elle gardait espoir de récupérer les cendres de son chien Maxi, a-t-elle soufflé, en larmes.

Ils venaient d’arriver

Ils venaient d’arriver

Une famille de réfugiés colombiens arrivés au Canada il y a un an et demi a tout perdu après le passage dévastateur d’une tornade dans un quartier de Gatineau. Hier, Carlos Conde, sa conjointe et sa belle-mère sont venus récupérer des vêtements pour les trois enfants.

 

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