Les gens sont souvent mal préparés à la mort d’un proche, estime une dame qui a décidé de remédier à la situation en créant un salon d’exposants entièrement dédié au sujet.
Les 3 et 4 novembre prochains se déroulera au Palais des congrès de Montréal le tout premier Salon de la mort.
Son instigatrice, Phoudsady Vanny, œuvre depuis plusieurs années auprès de personnes endeuillées par le biais des deux entreprises qu’elle a cofondées. L’une rend hommage aux défunts par la confection de projets artistiques et l’autre assure l’entretien et le fleurissement de sépultures.
Ce bagage professionnel et l’expérience qu’elle a acquise lorsqu’elle a dû s’occuper des funérailles de sa grand-mère adoptive l’ont amenée à constater que la plupart des gens étaient très peu préparés à la mort et qu’ils étaient méfiants à l’endroit du milieu funéraire.
«La mort a mauvaise presse non seulement parce qu’elle est liée à la souffrance, mais aussi parce que c’est tellement lié au mercantilisme, a-t-elle dit. Mais le public doit se responsabiliser. C’est quand on se prend à la dernière minute que ça devient très cher parce qu’on fait des choix irréfléchis.»
Le Salon de la mort aura comme mission de familiariser le grand public aux réalités de ce passage obligé dans un environnement de sérénité et d’ouverture.
«Il fallait oser le faire, a-t-elle lancé. La mort fait peur parce qu’on la redoute. Ce [ne sera] pas quelque chose de triste, ça sera plein de vie!»
Les visiteurs pourront assister à des conférences sur différents aspects du sommeil éternel, dont le deuil des enfants, les rituels funéraires à travers le monde, le don d’organes, les soins palliatifs et même le deuil animalier.
Pour vivre l’expérience complète, les participants pourront visiter l’espace littéraire pour se procurer des livres concernant les thèmes abordés, rédiger des souhaits avant de les accrocher dans un arbre, et, pourquoi pas, se détendre dans un véritable cercueil.
«Ça peut paraitre très glauque, mais ce n’est pas si pire que ça», a confié Mme Vanny.
Exposants
Des maisons funéraires seront également de la partie, de même que des artistes qui offrent des alternatives aux rituels funèbres traditionnels, comme des toiles faites de cendres ou des vidéos de la personne avant son décès, léguées à ses proches grâce à la technologie de la réalité virtuelle.
Bien qu’ils proposent leurs biens et services, ces exposants seront d’abord et avant tout présents pour répondre aux questions des visiteurs et pour démystifier leur rôle, a promis Mme Vanny.
«Ça va permettre au public de s’informer. [Souvent, nos questionnements] sont enfouis au fond de nos angoisses. On les perpétue toute notre vie et c’est lourd.»
Pour voir la programmation complète, visitez le www.salondelamort.ca.
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