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Dans la cour d'école de «Machine de Cirque»

ART-SPECTACLE DE MACHINE DE CIRQUE

S�bastien St-Jean / Agence QMI

La compagnie québécoise Machine de Cirque ouvre la 15e saison de la TOHU avec une création qui porte son nom, un marathon d’acrobaties qui nous fait davantage rire que nous émerveiller, et qui se laisse apprécier comme un plaisir frivole et rafraichissant.

Sur scène, un échafaud semblable à ceux des chantiers de construction. Autour, cinq gaillards, quatre acrobates et un musicien, qui le chevauchent en quête de sensations fortes, l’escaladent, s’y contorsionnent à le faire trembler, y jouent des percussions, s’y cachent et en émergent.

La structure est ensuite abandonnée pour laisser place à des prouesses de planche coréenne – l’une d’elles s’avérant particulièrement remarquable –, de balançoires, de vélo qui ira dans toutes les directions, d’unicycle ou de jonglerie avec des quilles qui finiront en baguettes sur l’instrument du batteur, un segment bien apprécié du public.

Les garçons remonteront plus tard dans l’assemblage étagé pour d’autres savants jeux de bras et de jambes.

Carrière internationale

Machine de Cirque est l’un des nouveaux fleurons du cirque de chez nous qui fait écarquiller les yeux à l’international.

Fondée en 2013 à Québec, la troupe, qui amalgame cirque, musique et théâtre dans ses enchaînements, proposait deux ans plus tard le spectacle homonyme qui nous occupe.

Celui-ci a tenu l’affiche du festival Montréal complètement cirque, et Yohann Trépanier, Raphaël Dubé, Maxim Laurin, Ugo Dario et Frédéric Lebrasseur ont présenté leur production dans une quinzaine de pays.

En plus d’avoir reçu une flopée de prix, en 2016, «Machine de Cirque» fracassait le record Guinness du plus grand nombre de sauts périlleux arrière à la planche coréenne, un exploit qui a même été projeté à Times Square.

L’été 2018 a été l’occasion pour la bande de tester un deuxième opus, «Truck Stop», qui a traversé le Canada d’est en ouest.

Vilains garnements

L’ensemble fait honneur à son titre autoproclamé de «machine» avec sa prestation éponyme de 90 minutes sans trop de temps morts, qui prend souvent des allures de cour d’école où s’amusent des gamins surexcités.

Une atmosphère très juvénile se dégage des différents tableaux, tous très physiques et concrets, qui n’ont absolument rien de l’onirisme qui caractérise souvent l’art circassien. Ici, on court, on saute, on se tortille et on crie comme des enfants, comme de vilains garnements qu’on aurait laissés sans surveillance, à l’affût de la moindre entourloupette possible.

À preuve, ce moment où les cinq amis gigotent, la taille entourée d’une serviette, pour éviter d’exposer leurs bijoux de famille.

Le numéro du mât chinois de «Machine de Cirque» est plus téméraire et survolté que les habituelles démonstrations du genre, et prouve l’énergie insouciante véhiculée par le groupe.

Il ne faut surtout pas prendre cette «Machine de Cirque» au sérieux, mais on a l’impression que c’est bien voulu de la part de ses artisans.

«Machine de Cirque» tient l’affiche de la TOHU jusqu’au dimanche 14 octobre. Pour sa quinzième saison, la TOHU ne proposera en 2018-2019 que des œuvres de compagnies québécoises.

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