Le nombre de signalements fait à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a encore une fois bondi dans la grande région de Québec, surtout dans Chaudière-Appalaches, où l’on enregistre une hausse «préoccupante» de 14,5% des signalements retenus.
Au total, 4962 signalements ont été faits dans Chaudière-Appalaches au cours de la dernière année. De ce nombre, 2128 ont été retenus. Une hausse importante, qui dépasse même la moyenne provinciale, de 9,4%.
Les cas de négligence ont été les plus traités (530), suivis des cas d’abus physique (495).
«C’est toujours autant inquiétant que rassurant quand une situation comme ça arrive. Je dis rassurant, parce que je pense que l’ensemble de la population dénonce davantage de situations. Je pense que les gens tolèrent de moins en moins la maltraitance faite aux enfants», affirme la directrice de la protection de la jeunesse de Chaudière-Appalaches, Caroline Brown.
Chercheurs
Pour faire la lumière sur ce phénomène, une équipe de chercheurs se penchera sur cette hausse marquée dans Chaudière-Appalaches, ainsi que sur d’autres hausses importantes enregistrées au Québec. Une première depuis au moins dix ans. «C’est difficile à expliquer. Il n’y a pas de situations sociodémographiques ou économiques en Chaudière-Appalaches qui pourraient expliquer ça. Des fermetures d’usines par exemple, on n’a pas ça», mentionne Mme Brown.
Selon elle, le fait que la moitié des enfants de la région demeurent en région rurale, pourrait en partie expliquer ces statistiques inquiétantes. «En milieu rural, parfois, les services autour sont moins bien organisés», précise-t-elle.
Une quarantaine d’intervenants supplémentaires ont par ailleurs été engagés dans la dernière année, pour faire face à cette hausse sur la Rive-Sud.
Hausse à Québec aussi
La région de la Capitale-Nationale n’échappe pas à la tendance, alors que le nombre de signalements a augmenté de 4,2% au cours de la dernière année. Sur les 9434 signalements enregistrés, 36% représentaient des risques sérieux d’abus physique.
La directrice de la protection de la jeunesse pour la Capitale-Nationale, Dominique Jobin, estime que la «sensibilisation du public» explique le nombre important de ce type de signalements. «L’ensemble de la population est tenu de signaler [un abus physique]. C’est facilement décelable, puisque souvent, ça laisse des marques. Souvent, les enfants vont en parler à l’école, chez le médecin, chez leurs amis», affirme-t-elle.
Les signalements liés aux mauvais traitements psychologiques (701) et aux risques sérieux de négligence (593) arrivent au deuxième et troisième rang des signalements les plus fréquents.
À l’échelle de la province, 96 014 signalements ont été traités cette année. De ce nombre, 38 945 ont été retenus.