La nouvelle députée désignée de Gaspé, Méganne Perry-Mélançon, croit qu’une erreur de bonne foi est à l’origine de sa défaite annoncée à tort le 1er octobre dernier.
«J’ose espérer encore aujourd’hui que c’était une erreur, une erreur humaine de retranscription. C’est ce qui est le plus plausible dans cette histoire-là», a-t-elle confié à l’Agence QMI, au lendemain du recomptage judiciaire qui l’a confirmée gagnante dans cette circonscription de l’Est-du-Québec.
Le décompte des voix dans Gaspé laissait entendre qu’une des boîtes de scrutin ne comportait que des votes pour le Parti libéral du Québec (PLQ), alors que des électeurs péquistes assuraient y avoir déposé des bulletins. Après le recomptage de cette boîte, la candidate du PQ avait en effet obtenu plusieurs bulletins en sa faveur, ce qui lui a permis, lors du décompte final, de remporter l’élection.
«Je pense que les résultats sont incontestables depuis la journée de recomptage d’hier», a-t-elle indiqué.
Également joint par l’Agence QMI, le candidat libéral défait, Alexandre Boulay, est du même avis que Mme Perry-Mélançon. Il a d’ailleurs concédé la victoire à son adversaire péquiste.
Enquête
Pour faire la lumière sur ce qui a pu mener à ces irrégularités, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a lancé une enquête, jeudi.
«Je compte bien obtenir les réponses à ces questions et, à la lumière des faits établis, entreprendre les actions nécessaires», a indiqué Pierre Reid, par communiqué.
«C’est une très bonne nouvelle», a commenté à ce propos la députée fraîchement élue.
Avec cette révision des résultats, le PQ et Québec solidaire ont tous deux 10 députés, mais le PQ obtient une plus grande proportion du vote populaire, ce qui pourrait l’avantager pour représenter la deuxième opposition à l’Assemblée nationale.
«Vraiment émouvant»
Mme Perry-Mélançon reconnaît être passée par toute une gamme des émotions entre le moment où elle croyait avoir perdu et sa victoire confirmée de mercredi.
Le 1er octobre au soir, elle croyait que «tout était terminé». Puis, un coup de téléphone le lendemain vers midi lui a redonné espoir.
«Mon agent de liaison m’a dit: "Là, Méganne, ce n’est pas terminé. On a de gros revirements présentement. On te revient après avoir convoqué l’avocat du parti". Donc là, j’ai compris qu’on s’enlignait dans quelque chose de gros.»
De toute évidence, elle aurait préféré obtenir le bon résultat dès le soir de l’élection, autant pour elle que pour son adversaire.
«Ç’a été vraiment vraiment émouvant, stressant, et j’ai eu une grosse pensée aussi pour Alexandre Boulay qui a vécu la situation à sa manière», a-t-elle dit.
«Sur le plan humain, les deux on méritait un meilleur sort.»