Geneviève Pettersen et Vanessa Destiné ne fuient pas les discussions animées et n’ont certainement pas peur des mots.
À court d’arguments, Geneviève Pettersen ne se gêne pas pour lancer en entrevue à sa comparse : «Tais-toi, t’as pas d’enfants !» Et cette dernière lui bouche un coin avec une réplique tout aussi massue : «Moi, je lui dis souvent que ce qu’elle dit est raciste».
Voilà qui promet pour l’émission «Les Effrontées», que le tandem animera à QUB radio dès lundi, le 15 octobre, jour de lancement officiel de la nouvelle radio numérique de Québecor. Pettersen et Destiné se tireront la pipe au sujet des enjeux sociaux qui secouent notre époque dans la case horaire de 9 h à 10 h, juste après le rendez-vous matinal de Benoît Dutrizac (de 6 h à 9 h), et avant celui de Richard Martineau, «Politiquement incorrect» (de 10 h à 11 h).
Nos sympathiques «Effrontées» n’entendent pas traiter d’actualité à proprement parler dans leur tribune quotidienne. Elles s’attarderont plutôt à des thématiques sensibles dans l’air du temps, souvent génératrices de controverse sur les réseaux sociaux : grossophobie, culture du viol, diversité, etc.
«Mais sans la lourdeur qui est associée à ces sujets-là, jure Vanessa Destiné. On explore et on confronte les points de vue pour aider les auditeurs à cheminer dans leur raisonnement.»
«J’ai la présomption de penser qu’on peut parler de ça en riant de nos travers et de nos paradoxes», ajoute Geneviève Pettersen.
Deux féminismes
Avis aux gens que le terme fait grincer des dents : le ton des «Effrontées» sera féministe et pleinement assumé, mais jamais dans la pensée unique. Et le duo à la barre promet un contenu accessible à tous. Appuyées par la présence d’invités et de collaborateurs qu’on voit et entend peu ailleurs, elles s’en feront un point d’honneur.
«On se ressemble, mais on est en même temps très différentes. Je suis plus vieille que Vanessa. Elle a 28 ans, moi j’en ai 36. Je pense que je suis un peu plus cynique parce que je suis plus vieille. On a beaucoup d’autodérision et on est vraiment capables de se remettre en question. On écoute ce que l’autre a à dire, même si on n’est pas d’accord», souligne Geneviève Pettersen.
Vanessa Destiné, elle, défend un féminisme intersectionnel (qui intègre plusieurs types de discriminations) et soutient être plus revendicatrice et militante que sa collègue. En revanche, Pettersen est beaucoup plus active qu’elle sur Facebook, Twitter et Instagram.
«On arrive à se rejoindre au milieu de tout ça. On trouve toujours un terrain d’entente», signale-t-elle.
Liberté de parole
Geneviève Pettersen et Vanessa Destiné ont fait connaissance au sein de l’équipe numérique de Québecor, que la première a jointe il y a deux ans, et que la seconde a intégrée quelques mois plus tard, à temps pour le dévoilement de la marque «Tabloïd», il y a un an.
Premières filles engagées dans cette nouvelle division de l’entreprise, elles ont vite sympathisé.
«Je n’étais plus seule à trop parler dans les réunions», rigole Geneviève.
Journaliste de formation et ancienne employée de Radio-Canada, Destiné connaissait de réputation sa nouvelle collègue auteure de l’encensé roman «La déesse des mouches à feu».
Ensemble, elles aiment jaser mode, cosmétiques et potins une fois le boulot terminé, mais ne sont pas devenues des «BFF» («best friends forever»), préférant conserver une certaine distance pour mieux exprimer leurs opinions au micro.
D’ailleurs, les deux dames se réjouissent de la liberté de parole que leur accordent les dirigeants de QUB, qui se veut la plateforme de toutes les opinions.
«C’est la première fois dans ma carrière que j’ai droit à autant d’ouverture de mes patrons. Je n’ai jamais eu autant de liberté éditoriale. Je me sens très libre d’être qui je suis», s’enthousiasme Geneviève Pettersen.
«Ça brise tous mes préjugés sur les hommes blancs de 50 ans», badine Vanessa Destiné.