L’extinction de masse des espèces menée par la main de l’homme depuis 130 000 ans prendra plus de 7 millions d’années à se rétablir, a conclu une étude scandinave publiée dans le «Proceedings of the National Academy of Sciences».
«L'Homme extermine les animaux si rapidement que la nature mettra des millions d'années à s'en remettre» ont indiqué dans l’étude les chercheurs de l’Université de Göteborg, en Suède, Søren Faurby, et de l’Université d’Aarhus, au Danemark, Jens-Christian Svenning et Matt Davis.
Mammouths, dodos, smilodon ou cougar de l’est, la liste des espèces disparues est longue.
Selon la communauté scientifique, nous vivons la sixième extinction de masse que la Terre a connue, et le principal accusé est l’Homme. Depuis l’avènement de notre espèce, «homo sapiens» qui coïncide avec la fin de l’ère glaciaire il y a 130 000 ans, plus de 2,5 millions d’espèces ont disparu, dont un demi-million depuis 1500 ans.
Parmi les espèces les plus touchées, les mammifères: 83 % ont déjà disparu et un quart des restants sont menacés de disparaître d’ici 2070, comme le bison d’Amérique, le rhinocéros ou l’éléphant.
«Peu importe la manière dont on regarde cela, cela va prendre beaucoup de temps aux mammifères de se rétablir», a indiqué Matt Davis, coauteur de l’étude, au «National Geographic».
Selon l’étude, il faudra 3 à 5 millions d’années pour atteindre le niveau de biodiversité actuel. Mais si on veut revenir au niveau d’avant l’apparition de l’homme moderne, cela prendra plutôt 5 à 7 millions d’années. Et encore plus si on considère que les larges gabarits, comme les mammouths, sont plus longs à évoluer. Et ces chiffres sont «dans le meilleur des cas», a indiqué Jens-Christian Svenning au «National Geographic».
La Terre a déjà connu des extinctions de masse, comme il y a 250 millions d’années, au Permien-Trias, où 95 % de la biodiversité a disparu. Mais aujourd’hui, c’est la vitesse à laquelle les espèces disparaissent qui rend le rétablissement difficile, a indiqué l’étude.