L'association des fournisseurs du chantier maritime Davie veut convaincre les nouveaux élus à Québec de modifier une décision du gouvernement Couillard. L'enjeu représente des dizaines de millions de dollars pour le Saguenay Lac-Saint-Jean.
«Ce serait presque criminel de laisser partir ce contrat à l'extérieur du Québec», a expliqué Richard Tremblay, de l'entreprise de Charl-Pol de La Baie, et vice-président de l'Association des fournisseurs de Chantier Davie.
Le gouvernement Couillard avait confié la gestion de la construction du futur navire de croisière à l'entreprise CTMA, qui offre des croisières de Montréal aux Iles-de-la-Madeleine.
Le navire coûtera au bas mot 250 millions $, financé à 100 % par le gouvernement.
Le problème, c'est que CTMA limite à 30 % le contenu québécois obligatoire dans le futur navire. Davie fait partie de la vingtaine d'entreprises appelées à déposer une soumission. Elle craint de ne pas pouvoir concurrencer les entreprises étrangères, entre autres en raison des salaires moins élevés chez les d'autres producteurs étrangers.
C'est pourquoi l’Association des fournisseurs et Davie veulent faire pression sur le gouvernement Legault, qui selon l'entente avec CTMA, dispose jusqu'à la mi-novembre pour faire connaître les modifications à apporter l'appel d'offres.
«Nous, tout ce qu'on veut, c'est que le contrat soit rempli ici, a dit le président de l'Association Pierre Drapeau. Ce serait logique pour tout gouvernement qui se respecte. On paye le contrat en entier, donc il doit être réalisé par des entreprises d'ici.»
Davie compte des fournisseurs dans 13 régions du Québec pour des retombées de 9 milliards $, selon l'association. Ces retombées ont été limitées à 12 millions $ au Saguenay Lac-Saint-Jean l'an dernier.
«D'où l'importance pour nous de convaincre le gouvernement de permettre à Davie d'obtenir ce contrat québécois, a mentionné Richard Tremblay de Charl-Pol. Ce sont des retombées de plusieurs dizaines de millions de dollars pour le Saguenay Lac St-Jean.»
Les entrepreneurs de la région seront d'ailleurs bientôt appelés à visiter le chantier Davie. Au printemps dernier, la mairesse de Saguenay Josée Néron avait promis d'organiser cette visite.