La Société québécoise du cannabis (SQDC) a été forcée de fermer ses succursales trois jours par semaine en raison d’importantes ruptures de stock, une situation qui ne risque pas de s’améliorer de sitôt.
En entrevue à Mario Dumont, Jean-François Bergeron, responsable de la mise en place à la SQDC, a confirmé que l’approvisionnement en cannabis demeure difficile, et le restera pour les prochains mois.
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«L’approvisionnement est un enjeu pour toutes les provinces. Environ 80% de nos commandes sont livrées. Ce n’est pas une question d’avoir mal évalué le marché.»
M. Bergeron explique plutôt que deux problèmes majeurs nuisent à l’approvisionnement en cannabis, et ce, à la grandeur du Canada.
« D’abord il y a une capacité limitée autorisée par Santé Canada. Je pense qu’ils font leur travail, et ça va s’améliorer avec le temps. C’est important que le contrôle se fasse, car ce n’est pas un produit sans conséquence. C’est un produit pour lequel on veut avoir un suivi de la semence jusqu’au produit fini sur les tablettes, alors il faut bien faire les choses.»
C’est à Santé Canada que revient le rôle d’autoriser les producteurs de cannabis au pays, mais ces autorisations prennent du temps.
Selon M. Bergeron, il faudra environ entre 3 et 6 mois pour autoriser encore plus de producteurs de cannabis au pays.
Accélérer la production
«Une fois que le permis est autorisé, le producteur doit s’optimiser. (Pour accélérer la production.)»
«C’est encore très manuel. Il y a encore des personnes qui prennent le produit, le mettent dans les petits pots, les mettent dans les caisses, sur les palettes, etc. C’est très artisanal encore. C’est une question de temps. Dans quelques mois, ce sera automatisé.»
Le haut responsable explique également qu’il existe un cycle de vie pour les plants de cannabis, et il faut laisser passer ces cycles.
«On a beau se mettre huit personnes autour du plant, il faut que ça pousse!»
Plus de ruptures de stock
Il évalue que la situation de rupture de stock n’est pas près de s’améliorer et risque même d’empirer au cours des prochains mois.
«On avait cumulé des stocks en prévision du départ, là on a vidé nos stocks. Je dirais que ça va se détériorer un petit peu pour finalement remonter. Dans un ou deux trimestres, on devrait être à la bonne place. Au printemps on devrait être là. (...) On veut atteindre entre 20 et 50 succursales assez rapidement», assure-t-il.
La SQDC veut aller chercher environ 30% de parts de marché au marché noir, un objectif qui ne peut pas s’atteindre en deux semaines.
«On vise ça sur 1 an, 1 an et demi, deux ans. Puis après, peut-être 50%», souhaite-t-il.
Il faut laisser l’ensemble de l’œuvre se mettre en place.
***Voyez l’entrevue intégrale de Jean-François Bergeron à l’émission Mario Dumont dans la vidéo ci-desssus***