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Labeaume traite les membres de l’opposition d’«autistes» et s’excuse à demi

Après avoir traité ses adversaires d’«autistes», le maire de Québec s'est excusé auprès des autistes de les avoir comparés à l'opposition à l'hôtel de ville.

Après des propos controversés tenus mercredi matin, Régis Labeaume est sorti de nouveau, en début d'après-midi, pour en rajouter une couche, cette fois en s'attaquant à l'opposition.

Le tout a commencé en matinée, lors d'un point de presse où le maire a été appelé à commenter la promesse du candidat de Québec 21 dans la partielle de Neufchâtel-Lebourgneuf, Patrick Paquet, et du chef du parti, Jean-François Gosselin, d’augmenter la limite de vitesse à 70 km/h entre le boulevard Lebourgneuf et Chauveau sur Robert-Bourassa.

Le maire a répliqué : «Il y a un décret gouvernemental qui impose la limite de vitesse. Ça fait 10 fois qu’on le dit, mais visiblement ils sont autistes.»

Des propos qui ont fait sourciller, à peine une journée après qu'il eut participé à une activité sur la santé mentale.

Ils ont fait bondir le chef de l'opposition, Jean-François Gosselin, qui s’est adressé aux médias pour réclamer que M. Labeaume présente très rapidement ses excuses. «C’est très étonnant que le maire de Québec utilise ce genre de langage là, surtout avec la sortie qu’il a faite hier (mardi) sur la santé mentale. J’exige que le maire de Québec s’excuse aux gens qui vivent avec un trouble du spectre de l’autisme et qu’il s’excuse aux familles. C’est très préoccupant. Le maire de Québec ne peut pas parler de cette façon-là», a-t-il insisté.

Selon le chef de Québec 21, Régis Labeaume «a totalement manqué de respect [...]. La condescendance, ça fait». M. Gosselin laissait une heure à M. Labeaume pour venir s'excuser.

Quelques minutes après la sortie de l’opposition, le maire Labeaume s’est brièvement adressé aux journalistes.

«Il y a un petit imbroglio là, a-t-il mentionné. J’ai trop de respect pour les parents des enfants autistes et pour les autistes en général. Alors, je m’excuse auprès des parents. Je m’excuse auprès des autistes de les avoir associés à l’opposition.» Le maire a ensuite rapidement tourné les talons en refusant de répondre aux questions.

Informé de ces propos, Jean-François Gosselin a dit que «la dernière phrase n’était pas nécessaire. Mais on est satisfait qu’il ait présenté ses excuses».

La directrice générale d’Autisme Québec, Lili Plourde, a déploré l’utilisation de ces mots dans le débat politique.

«Il est dommage que, encore de nos jours, le handicap ou les difficultés d'un groupe de personnes servent d'insultes envers d'autres personnes. Ce genre de commentaire sur la place publique justifie malheureusement l'usage dans la population. Monsieur le Maire a présenté des excuses sincères envers les personnes autistes et leur famille. Nous espérons qu'il n'y aura pas de répétition de ce genre de remarque.»

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