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Bernard Landry, indépendantiste jusqu’à son dernier souffle

Malgré l’imminence de sa mort, Bernard Landry portait encore le bâton du pèlerin de l’indépendance.

«L’indépendance, c’est la cause de ma vie», a-t-il dit d’une voix chancelante dans sa dernière entrevue, enregistrée à quelques jours de son décès, et diffusée, jeudi, à TVA.

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Avec dignité et classe, en dépit de son état de santé, il a confié au journaliste Paul Larocque au cours de cette entrevue testament qu’il gardait cette conviction profonde qu’un jour le Québec aurait sa place au concert des nations. Même la défaite cinglante du PQ aux dernières élections ne semblait pas affecter ses certitudes.

«Des fois je suis enragé, mais jamais découragé», a-t-il dit, très affaibli par la maladie pulmonaire qui l’a finalement emporté, mardi.

Lucide sur le peu d’appétit des Québécois pour la souveraineté actuellement, il estimait toutefois qu’il fallait mieux expliquer aux jeunes les raisons du combat pour l’accession à l’indépendance.

«Le Parti québécois, c’est le parti de l’idéal et un idéal, c’est plus difficile à vendre que simplement le tracé de l’autoroute», a-t-il continué, en économisant ses mots, tant il était frêle.

«Si tous les indépendantistes font front commun, on va gagner», a-t-il expliqué.

Depuis sa résidence ancestrale de Verchères, qu’il chérissait beaucoup, il est revenu sur ses combats, mais aussi ses accomplissements et ses déceptions.

 

René Lévesque

L’ex-premier ministre n’a pas hésité à rendre hommage aux leaders qu’il a côtoyés, au premier rang duquel son «idole», René Lévesque, avec qui il a travaillé jusqu’à sa mort.

Ce contact avec le fondateur du Parti québécois (PQ) reste l’un de ses plus beaux souvenirs, a-t-il raconté.

«J’ai mangé avec lui une semaine avant sa mort [...] Cet homme était vraiment extraordinaire. Son œuvre doit être terminée. Pas juste en nommant des boulevards et des ponts, mais en faisant l’indépendance.»

Il a aussi eu des bons mots pour Lucien Bouchard, «un homme extraordinaire, un homme de culture, d’honnêteté qui vient d’une région extrêmement sympathique. J’ai été fier et heureux de travailler avec lui».

«J’ai adoré (servir sur Jacques Parizeau), a-t-il fait savoir. Un être intelligent.» M. Landry a d’ailleurs profité de la tribune qu’il avait pour démentir une fois pour toutes une rumeur voulant qu’il ait demandé à Jacques Parizeau de démissionner. «Jamais ! Moi, j’ai dit à M. Parizeau: jusqu’à la fin, si vous restez, je vous appuie.»

 

Éternel optimiste

Bernard Landry s’est aussi exprimé sur quelques déceptions, comme le référendum «volé» de 1995 («c’était très dur») ou son départ du PQ en juin 2005. «C’était très difficile, a-t-il expliqué. Ça m’a fendu le cœur, mais je l’ai fait pour servir la nation, faire passer les intérêts du Québec avant les miens.»

Il a aussi évoqué le souvenir de son épouse décédée. «Perdre Lorraine, je ne me suis jamais relevé [...] Heureusement que la vie m’a donné Chantal [Renaud]», a-t-il dit.

À quelques jours de sa disparition, même malade, il n’avait pas peur de la mort. «Personne n’y échappe», a-t-il dit.

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