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Une famille de Brossard permet de résoudre une énigme médicale

Des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont réussi, avec l'appui de collègues français et australiens, à percer un mystère médical qui pourrait voir des répercussions importantes sur le traitement de maladies génétiques.

Les chercheurs, intrigués par le cancer d’un frère et une sœur de Brossard, ont poussé leurs recherches afin de comprendre pourquoi les enfants avaient développé la même maladie à seulement 1 an d’intervalle.

Thomas a développé un lymphome en 2015, alors qu'il était âgé de 10 ans. Un an plus tard, sa petite sœur Meagan, qui avait 9 ans, a développé le même cancer.

 

Ce type de cancer s'attaque au système lymphatique, l'une des parties les plus importantes du système immunitaire puisqu'il fabrique et fait circuler les globules blancs. Un lymphome peut se propager à plusieurs organes du corps humain.

«Pour nous, c’était une nouvelle terrifiante. On n'avait jamais vécu ça. On n'avait jamais eu de la famille qui a eu un cancer», s'est remémoré King Trinh, le père de Thomas et Meagan, en entrevue à TVA Nouvelles.

Une avancée scientifique

Cette découverte de deux cas du même cancer dans la même famille a permis aux chercheurs de mieux orienter leurs études. Ils sont ainsi parvenus à découvrir que les deux enfants étaient porteurs de la même mutation sur un de leur gène, transmise par leurs parents. Cette mutation suractive les globules blancs, provoquant ainsi l'apparition du cancer.

Des chercheurs français et australiens ont, par la suite, découvert d'autres cas de patients porteurs de la même mutation, pour la plupart de descendance est-asiatique ou polynésienne. Une autre mutation affectant le même gène a aussi été identifiée chez des patients européens.

Au total, 17 cas ont été recensés autour du monde.

Cette meilleure compréhension de l'origine de la maladie avive l'espoir de parvenir à développer des médicaments immunodépresseurs qui pourraient, éventuellement, permettre de traiter les personnes souffrant de ce type de cancer, au lieu d’avoir recours à des traitements difficiles et très invasifs en chimiothérapie.

«Il y a des médicaments qui ciblent seulement une partie du système immunitaire. Il y a beaucoup de nouveautés qui se développent», a mentionné Dre Sharon Abish, oncologue pédiatrique à l'Hôpital de Montréal pour enfants.

«Je suis certaine que, dans les prochains 10 ans, ça va changer le traitement de plusieurs patients», a-t-elle poursuivi. Des recherches sont en cours afin de déterminer si des mutations pourraient jouer un rôle dans le développement d'autres maladies, comme la sclérose en plaques et le VIH.

Les enfants du couple se portent bien aujourd'hui. Thomas a reçu un don de moelle osseuse de son frère Brandon, tandis que Meagan a pu être sauvée grâce à un don de sang de cordon ombilical

«C’est fascinant que, dans notre malchance, les médecins ont trouvé quelque chose qui peut aider à l’avenir. C’est incroyable!», s'est réjouie la maman de Thomas et Meagan, Year Ny Khut.

- d'après un reportage d'Harold Gagné

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