C’est en raison des négociations sur le renouvellement de la convention collective et parce qu’il y a de la résistance face aux nouvelles façons de faire à la STM que l’entretien des autobus était plus difficile au cours des derniers mois.
«Avant il n’y en avait pas de problème, tout d’un coup depuis un an, moyens de pression, et résistance au changement sur la nouvelle façon de procéder», a déclaré le directeur-général de la STM Luc Tremblay, en entrevue à Mario Dumont.
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Remorqués tous les jours à cause de pannes d’essence
«On ne nie pas qu’il y a des enjeux de fiabilité qui ont toujours été là. Ça fait 25 ans que je suis à la STM et il y a toujours eu des enjeux», mais pas autant que le rapportait le syndicat à l’émission mercredi, dénonce-t-il.
Selon le directeur général, près de 68% des quarts de travail se font le jour, ce qui pose problème et complexifie l’entretien de la flotte de 1806 autobus.
«Nos autobus le jour sont sur la route. On est en train de revoir nos horaires de travail, d’avoir un plan de travail pour être en mesure de régler les problèmes de fiabilité lorsqu’ils ne sont pas sur la route, c’est ce que le syndicat n’accepte pas», explique Luc Tremblay.
La STM souhaite avoir plus d’employés sur des horaires de travail le soir, mais aussi la nuit.
De jour, «ce que ça nous demande c’est de faire du temps supplémentaire et à moment donné il y a trop de temps supplémentaire, les gens sont fatigués», assure-t-il.
Il ajoute que si le taux d’autobus immobilisés était si élevé cet été, la faute revient en partie sur le syndicat.
«Cet été, ç’a monté à un niveau important parce que les employés ont fait des moyens de pression, ils ont refusé de faire du temps supplémentaire et ont fait des moyens de pression de toutes sortes.»
Chiffres exagérés
La STM admet que les pannes de carburant se sont multipliées, mais en spécifiant que le chiffre avancé par le syndicat est exagéré.
«Ça arrive, faut corriger les choses. Il y a eu une recrudescence dernièrement parce qu’on a changé la méthode de ravitaillement. Tout récemment, il y avait cinq personnes impliquées dans le ravitaillement d’un autobus, et ce chiffre est passé à 1 personne. Le syndicat n’est pas d’accord avec ça, il y a de la résistance au changement.»
Par ailleurs, M. Tremblay laisse sous-entendre que les employés ne rempliraient pas suffisamment les réservoirs de carburant.
«Si nos employés ne mettent pas le carburant qu’ils sont censés mettre dedans c’est sûr que ça va arriver. Sabotage? On regarde ça de près».
Concernant les jauges d’essence dans les autobus, M. Tremblay spécifie qu’un voyant jaune s’allume lorsqu’il ne reste que 10% d’essence dans le réservoir. Ce voyant est présent sur 890 autobus de la STM.
Voici la réponse intégrale de la STM face aux propos du syndicat à l’émission de Mario Dumont de mercredi.
Négociations
Les actions syndicales récentes s’inscrivent dans un contexte de négociations de renouvellement de la convention collective de ce syndicat dont l’enjeu principal porte donc sur la flexibilité des horaires de travail, pour réduire le recours au temps supplémentaire.
L’amélioration de la qualité du service offert aux clients est au cœur de nos priorités et de nos demandes envers le syndicat, ce qui passe par des travaux d’entretien préventif sur les bus pour améliorer la fiabilité.
Le tout doit se faire sans nuire au service et il est nécessaire de disposer à cette fin du personnel nécessaire de soir et de nuit, lorsque la majorité des bus sont disponibles dans les garages et non pas sur la route.
Le processus se poursuit avec un médiateur indépendant pour une seconde période de 60 jours et la STM réitère sa volonté d’en arriver à une entente négociée dans les meilleurs délais.
Nouveau mode de ravitaillement en carburant
La nouvelle façon de faire instaurée permet d’économiser un million de dollars en temps supplémentaire.
Ce mode existe ailleurs et a démontré son efficacité
La STM conserve un registre des kilomètres parcourus quotidiennement par les bus entre les ravitaillements afin de savoir à quelle fréquence le plein doit être fait.
Il s’agit d’une nouvelle méthode et il est normal que des ajustements doivent être faits.
Indicateur d’essence et "pannes"
840 bus biodiesel disposent d’une jauge à essence et d’un voyant qui s’allume lorsque le niveau de carburant atteint 10 %, comme sur les bus hybrides.
Une moyenne de cinq avis de manque de carburant (voyant jaune allumé) par semaine est enregistrée, alors que 1 400 bus sont en service sur la route chaque jour.
La STM a apporté un ajustement à la sonde de carburant et effectue un meilleur suivi des ravitaillements pour remédier à cette situation.
Les bus en situation potentielle de manque d’essence sont remplacés en fin de parcours, sans que des clients ne se trouvent à bord.
Utilisation des bus hybrides en contexte urbain
Il est faux d’affirmer que les bus hybrides n’ont pas été conçus pour une exploitation en milieu urbain.
Ils ont été conçus pour des départs-arrêts fréquents; la problématique se situe au niveau du moteur à particules et plus particulièrement des filtres.
Ces filtres à particules sont requis en vertu de la réglementation (moteurs propres).
La STM compte parmi les premières sociétés de transport à tester cette technologie.
Les « codes moteur » liés au filtre après quelques mois d’utilisation et mentionnés par le syndicat n’indiquent pas un problème, mais bien qu’une intervention manuelle doit être effectuée sur le filtre.
Gel d’embauche allégué
La STM n’a effectué aucune suppression de poste à l’entretien et l’exploitation. Au contraire, les embauches se sont poursuivies, selon la planification de la main-d’œuvre.
Taux d’immobiles
Le taux de bus immobiles se chiffre à 24 % aujourd’hui; ce résultat s’explique par les effets résiduels des moyens de pression effectués par le syndicat au courant de l’année.
La moyenne annuelle est de 18 %.
Le taux de 30 % a été atteint au printemps, au plus fort des actions syndicales.
Le nombre de bus immobiles inclut aussi les bus en entretien planifié :
entretiens saisonniers (ex. changement de pneus);
entretiens SAAQ (aux 10 000 km et aux 20 000 km – nous en faisons 4 300 par année);
entretiens préventifs recommandés par l’ingénierie et/ou le fabricant.
La STM a l’obligation de garder ses bus 16 ans. Le parc de bus hybrides a deux ans, alors que le parc total est âgé d’en moyenne de neuf ans.
Qualité des véhicules
En tant qu’entreprise publique, la STM octroi ses contrats d’acquisition de bus au plus bas soumissionnaire jugé conforme. Le contrat a été octroyé à NOVA BUS cet été.
Les véhicules neufs livrés sont inspectés par la STM; si un problème est décelé, le bus est retourné au fabricant.