Le professeur Bruno Massicotte, auteur de l’étude sur le tunnel à 4 milliards $ entre Québec et Lévis, n’exclut pas que d’autres scénarios pour la construction d’un troisième lien soient plus économiques.
«Il est possible que d’autres alternatives sur le même tracé ou d’autres tracés soient plus avantageux. Dans la conclusion du rapport, on indiquait qu’il fallait s’attarder au besoin, c’est-à-dire la meilleure solution», a indiqué l’expert dans un échange de courriels avec «Le Journal de Québec».
M. Massicotte a rappelé que le projet qu’il a étudié en 2015-2016 ne portait que sur un seul tracé, car son mandat était d’actualiser les données de deux autres études publiées respectivement en 1979 et en 1999.
«L’idée était de faire une mise à jour avec les connaissances techniques et les moyens d’aujourd’hui. On nous a posé deux questions : est-ce réalisable, et si oui, quel en serait le coût ? Les réponses ont été “oui” et “4 milliards $”», a-t-il indiqué.

Le professeur de l’École polytechnique de Montréal a insisté sur le fait que les études en cours doivent permettre de dégager «des options plus claires sur la solution à privilégier pour le prochain siècle, car c’est sur cette période que l’on doit asseoir la réflexion».
Selon l’étude de 2016, il faudrait construire deux tunnels parallèles, longs de 7,8 km chacun, qui relieraient l’autoroute 40 sur la Rive-Nord (à Beauport) à l’autoroute 20 sur la Rive-Sud (à la hauteur de la route Lallemand), en passant par la pointe de l’île d’Orléans.
Quel coût pour un 3e lien ?
Le coût d’un troisième lien dépend de plusieurs facteurs géologiques et géotechniques. Dans son rapport, M. Massicotte l’évalue sommairement à près de 4 milliards $. Précisons toutefois que ce chiffre est basé sur les prix de 2016 et qu’il n’inclut pas l’inflation.
«On sera bientôt en 2019, l’économie mondiale va bien, il est donc fort probable – je ne suis pas un économiste – que le coût ait augmenté, a ajouté le professeur. Par contre, il y avait une grande marge d’erreur (incertitude) dans ce coût. La seule façon d’avoir une idée plus juste est de faire des études terrain additionnelles (prélèvement d’échantillons de sol et roc, etc.) et de raffiner le concept.»
La Coalition avenir Québec (CAQ) a promis que le troisième lien se fera à l’est. Le bureau de projet travaille actuellement à peaufiner ce scénario. La construction de ce mégaprojet doit débuter d’ici 2022.