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Surdoses sévères d’héroïne dans l’est de Montréal

Agence QMI

La santé publique de Montréal appelle à la vigilance après qu'une situation inhabituelle eut entraîné cinq surdoses sévères d'héroïne en 10 jours, dont une mortelle, dans l’est de Montréal au début du mois.

Un message de prévention a été émis par la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP) cette semaine par rapport à cinq signalements communautaires de surdoses qui sont tous survenus entre le 3 et le 13 novembre dernier dans l’est de Montréal. Dans tous les cas, la consommation d’héroïne a été rapportée.

Aucun signalement communautaire de ce genre n’avait été reçu à la DRSP depuis le mois de février 2018. La police de Montréal a confirmé au «24 Heures» avoir ouvert une enquête reliée à ce dossier.

«Il faut le dire, ces nombres sur les surdoses qui sont rapportées comme ça par les autorités de santé publique, ce n’est que la pointe de l’iceberg», a dit Sandhia Vadlamudy, directrice générale de Cactus Montréal.

La DRSP n’était pas en mesure d’identifier les facteurs qui permettent d’expliquer cet agrégat de surdoses au moment de publier ces lignes. La possibilité de drogues contaminées ou même le contexte dans lequel les substances ont été consommées devront être analysés en détail avant de tirer des conclusions.

Le bureau du coroner du Québec a d’ailleurs rapporté 182 décès par intoxication probable aux drogues et aux opioïdes, comme le fentanyl, entre le 1er juillet 2017 et le 31 octobre 2018. Une moyenne qui fait près de 11 morts par mois.

«Malgré les signalements récents, la DRSP confirme qu'en fonction des données actuelles, la situation demeure stable à Montréal», a assuré Justin Meloche, porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal.

Fin de la prohibition

Martin Pagé, directeur général du centre Dopamine qui vient en aide aux consommateurs de drogues par injection dans l’est de Montréal, est convaincu que la légalisation de toutes les drogues permettrait de réduire les cas de surdoses.

«Ce qui va contrer la crise de surdoses qu’on vit depuis 2014, c’est la fin de la prohibition et offrir des drogues légales et sécuritaires. C’est comme ça qu’on va éviter le problème de contamination en fin de compte. Au même titre que l’alcool, dont on fait la promotion et même un mode de vie», a insisté M. Pagé.

Même son de cloche du côté de Sandhia Vadlamudy, du centre Cactus, qui souhaite mieux outiller les citoyens qui font face à un cas de surdose.

«Il faut mieux informer les gens sur ce qu’est une surdose, comment en reconnaître les signes et quoi faire. Il faut aussi que les gens sachent qu’ils peuvent se procurer gratuitement de la naloxone», a-t-elle souligné.

Québec a rendu la naloxone gratuite dans toutes les pharmacies depuis le 10 novembre 2017. Il s’agit d’un antidote contre le fentanyl qui vise à lutter contre la crise des opioïdes.

Les personnes qui utilisent les Services d’injection supervisée (SIS)

- 83% des utilisateurs sont des hommes

- 70% s’injectent depuis cinq ans ou plus

- 40% des utilisateurs s’injectent tous les jours

- 50% des utilisateurs s’injectent le plus souvent dans les lieux publics

- Près de 60% n’habitent pas leur appartement ou leur maison, dont 25% vivent dans la rue

- La plupart des utilisateurs ont entre 20 et 49 ans

Source: CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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