Le Parti libéral juge «antiéconomique» et «illogique» le plan d’immigration du gouvernement Legault, déposé mardi.
«Combien d’entreprises voudront venir au Québec, ne pas trouver la main-d’œuvre, et choisir d’aller ailleurs?» a illustré la porte-parole libérale en matière d’immigration, Dominique Anglade, lors d’un point de presse, mardi.
Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, a confirmé mardi, par le dépôt de son plan, que le Québec abaissera ses seuils d’immigration de 52 000 à 40 000 personnes pour 2019.
«Lorsqu’on regarde la proposition qui est faite, on voit que ça va à l’encontre [de ce qui doit être fait] pour combler la pénurie de main-d’œuvre», a-t-elle ajouté.
Mme Anglade trouve aussi problématique que le gouvernement Legault veuille réduire les cibles d’immigrants issus de la réunification familiale, puisque ce volet «nous permet de garder les immigrants encore plus longtemps».
Elle reproche également au ministre Jolin-Barrette de rester flou sur ce que signifie une baisse «temporaire» des seuls d’immigration. Le ministre n’a en effet pas voulu préciser quand il comptait ramener la cible à 52 000 immigrants ou plus.
Menace pour le français
De son côté, le Parti québécois a accusé le gouvernement Legault de ne pas avoir consulté des «experts qui sont fiables» pour justifier la baisse des seuils d’immigration.
«Ce n'est pas surprenant de la part de la Coalition avenir Québec qui nous a habitués à son manque de rigueur sur un paquet de dossiers, que l'on pense simplement à l'âge pour consommer du cannabis ou encore au projet de troisième lien», a indiqué la porte-parole péquiste en matière d’immigration, Catherine Fournier, lors d’un point de presse.
Par ailleurs, Mme Fournier croit que de réduire de 44 % à 41 % la proportion des immigrants qui parlent français à leur arrivée au Québec est «très inquiétant» pour l’avenir du français.
«Cibler seulement 41 % des immigrants qui arrivent ici qui parlent déjà français, pour moi, c'est vraiment un péril pour l'avenir de la langue française au Québec», a-t-elle dit.
Pour leur part, Québec solidaire a accusé le gouvernement Legault de traiter l’immigration comme un problème plutôt que comme une solution.
Le parti de gauche juge également que le parti est «en contradiction» avec lui-même quant à ses intentions en économie.
«[Le gouvernement] ne peut pas dire, hier, dans sa mise à jour économique, qu’il y a pénurie de main-d’œuvre et que cela va affecter l’économie, et le lendemain annoncer qu’il va réduire les seuils d’immigration», a indiqué le député de Québec solidaire Andrés Fontecilla.