Critiquée par un ex-candidat pour le «dérapage» vestimentaire chez Québec solidaire (QS), Manon Massé a affirmé qu’aucun élu de sa formation politique n’a franchi de ligne ou fait preuve de manque de respect.
«On n’a pas rappelé à l’ordre personne, que ce soit Émilise avec ses bottes, Sol avec ses "running shoes" ou Catherine avec ses Dr. Martens. Ce qu’on souhaite c’est du respect et en ce sens-là nos députés n’ont dépassé aucune ligne», a lancé la chef parlementaire samedi en plénière lors du Conseil national du parti à Montréal.
Un peu plus tôt, le militant et ex-candidat David Touchette a abordé la question de front en questionnant le parti sur la controverse de la semaine à l’Assemblée nationale. «Je ne me ferai certainement pas d’amis ici. [...] Comment avez-vous pu laisser aller une dérive sur l’histoire des vêtements? Même si ce n’est pas écrit, il y a un code vestimentaire», a-t-il déploré au micro.
«Provoquer l’attention»
«Comment le whip, comment les porte-paroles et les responsables ont pu laisser cette dérive se produire. Vous savez que ça va provoquer l’attention. Le député Marissal dit qu’il porte un nœud papillon et que personne n’en parle. C’est parce qu’il respecte un code», a-t-il ajouté.
Il souligne que même si les gens disent que «c’est les médias qui en ont parlé», le parti a «relayé l’information sur Facebook». «Lorsqu’on me dit que c’est une façon de se rapprocher dans la population, dans ma circonscription [...] j’ai des gens qui sont démunis, qui se cherchent un emploi et qui savent que s’habiller de façon propre et chic, c’est une question de fierté», a souligné M. Touchette. Il estime qu’il s’agit d’un «nivellement par le bas».
D’autres militants estiment toutefois qu’il ne faut pas faire de «shaming» sur les vêtements que portent les députés.
Rappelons que vendredi, le gouvernement caquiste a fait une sortie pour dénoncer le fait que députée solidaire Catherine Dorion a contrevenu aux règles de l’Assemblée nationale en portant un t-shirt arborant une inscription au Salon bleu.
Pas de coup d’éclat
Manon Massé a rétorqué qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’éclat préparé. «On n’a pas orchestré ça parce qu’on veut changer les règlements de l’Assemblée nationale. Les journalistes ont posé des questions à nos députés, et nos députés ont répondu franchement et honnêtement», a-t-elle dit.
«On le sait, je vais vous rappeler ma moustache, ça dérange, bien sûr. C’est pas toujours facile à porter comme personne, mais nous, notre objectif, bien sûr, c’est que les gens soient propres et respectueux dans leur façon de s’adresser, d’amener les dossiers. Ce qu’on veut c’est que les gens puissent être bien», a souligné Mme Massé, qui croit que l’Assemblée nationale doit «enclencher une réflexion».
De son côté, le député Vincent Marrissal estime qu’il n’y a pas eu «d’erreur» de la part du parti en relayant les articles de journaux sur les médias sociaux puisque c’était «dans l’espace public».
«On n’a pas fait de mise en scène», a-t-il ajouté. Il ne compte pas lui même tester le code vestimentaire. «Je ne courrais pas le risque de perdre une question, on n’en a pas assez des questions. Mais est-ce qu’on peut en discuter? Oui, j’aimerais ça qu’on en discute au bureau de l’Assemblée nationale», a-t-il dit.