/regional/troisrivieres/mauricie

Vivre avec un traumatisme crânien

Alors que santé du boxeur Adonis Stevenson, qui souffre d'un traumatisme crânio-cérébral grave, est toujours préoccupante, notre équipe s'est penchée sur la réalité des gens qui vivent avec ce type de traumatisme. 

Trois à quatre jours par semaine, quelques dizaines de traumatisés cranio-cérébraux de la Mauricie ensachent des ustensiles pour les rôtisseries Ti-Coq. La plupart des gens savent exactement ce qui a causé leur situation.  

«J'ai eu un gros accident avec ma sœur», raconte François Bibeau. Pascale Duplessis, a aussi eu un accident. «J'ai eu mon accident à 11 ans, dit-elle . J'ai été paralysée, j'ai été dans le coma pendant 3 mois et demi.» 

Jasmine Gagnon, elle, s'ennuie de sa vie d'avant. «Avant mon accident, j'étais toujours, toujours avec ma meilleure amie. Je conduisais un scooter», raconte-t-elle fièrement. 

Au Québec, on compte 13 000 nouveaux traumatisés cranio-cérébraux par année. Quelque 45% de ces traumatismes sont causés par des accidents de la route. Et moins de 35% des victimes pourront un jour réintégrer le marché du travail.  

«On parle de séquelles cognitives comme des trous de mémoire, de la désinhibition, de l'impulsivité, il peut y avoir des troubles moteurs, des troubles du langage, énumère Hugo Robillard-Auger, directeur général de la Fondation des traumatisés crânio-cérébraux Mauricie-Bois-Francs. Il y a autant de traumatismes crâniens qu'il y a de victimes. C'est comme les flocons de neige.»  

Natasha Normandin menait une vie parfaitement normale: un mari, deux enfants, un travail pour lequel elle vivait à 100 à l'heure. Puis un jour, épuisée, elle s'endort au volant. Résultat : 25 jours de coma et une vie brisée. «J'ai dû tout réapprendre, apprendre à connaitre mes enfants... la relation de conjoint n'a pas survécu», dit-elle 

Si certains d'entre nous se demandent s'ils voudraient vraiment survivre à un traumatisme crânien sévère, ici, la question ne se pose pas. «Je suis contente d'être revenue, jure Natasha. Je sais que le traumatisme cranio-cérébral (TTC) est là pour toujours, je suis inapte à l'emploi, mais il y a des côtés gagnants.» 

Ce qui attend Adonis Stevenson 

La santé du boxeur Adonis Stevenson inquiète toujours. Aucun bilan de santé formel n'a été fait depuis une semaine alors que les médecins révélaient qu'il souffre d'un traumatisme crânio-cérébral grave et qu'il aura probablement des séquelles. 

Natasha sait qu'à son réveil, le boxeur devra engager un autre combat, pour sa vie cette fois. «Le TCC est là pour le restant de ses jours. Il faut que tu continues à vivre avec. Ce n'est pas terminé.»

Dans la même catégorie

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.