La pluie verglaçante de vendredi dernier a fait doubler le nombre d’appels à Urgences-santé et a créé le «chaos» sur les routes, dénoncent les paramédics qui craignent l’impact de la mauvaise gestion lors d’une réelle crise.
«Ça a été catastrophique, ça n’avait pas de bon sens, réagit David Blackburn, président du syndicat des paramédics d’Urgences-santé. C’était le chaos.»
Accident d’autobus
En après-midi vendredi dernier, la ville de Montréal a reçu de la pluie verglaçante qui a causé d’importants problèmes à Urgences-santé.
Entre 16 h et 20 h, le nombre d’appels reçus a carrément doublé, jusqu’à 134 appels à l’heure plutôt que 60 ou 70 en moyenne.
«Ça a fait énormément d’appels en peu de temps», confirme le porte-parole d’US, Stéphane Smith.
La plupart des appels concernaient des chutes sur la glace et des accidents de la route. Notamment, un accident d’autobus a nécessité le transport de 10 passagers vers des hôpitaux.
À un certain moment, 60 appels étaient en attente en même temps. Sur la route, le taux d’occupation des ambulances était à 255 %, selon le syndicat.
Huit gestionnaires ont même été appelés en renfort sur la route, puisque le service fonctionnait déjà au maximum de sa capacité.
L’hôpital le plus proche?
Par ailleurs, le syndicat déplore que les paramédics devaient souvent passer devant plusieurs centres hospitaliers avant de se rendre à destination, plutôt que l’hôpital le plus près.
Par exemple: une ambulance de Pointe-aux-Trembles a dû aller au centre-ville.
«On a dû faire une heure de transport au lieu de 15 minutes, ça crée des délais», déplore M. Blackburn.
«On a eu un petit verglas, et c’est devenu fou. Est-ce qu’on est prêts à gérer une situation de crise majeure? On en doute fortement.»
De son côté, la direction réplique que les hôpitaux ont des quotas d’ambulances à l’heure à respecter.
Aussi, on assure que la politique de «l’hôpital le plus près» a été mise en place à 15 h 38.
«En période extrême, oui on vise le plus près, répond Stéphane Smith. Mais, si l’hôpital vient de recevoir sept ambulances, on n’enverra pas la huitième là.»
«C’est une question de logique», dit-il.
Par ailleurs, des paramédics ont dû faire des heures supplémentaires, et les heures de repas ont été coupées, selon le syndicat.
Selon la direction, les longs délais n’ont heureusement pas eu de conséquence létale.