Le nombre de sans-abri qui demande de l’aide auprès des organismes montréalais est en constante augmentation et, selon des itinérants rencontrés, les besoins sont bien présents.
«Le besoin est de plus en plus là. Il y a de plus en plus de monde dans la rue, qui en arrache», estime Daniel, un homme qui a préféré taire son nom de famille qui faisait la file pour la première fois devant la Mission Old Brewery afin d’obtenir un lit, mercredi soir.
De retour dans la rue depuis un mois après quatre ans d’absence, Martin, qui lui aussi n’a pas voulu dévoiler son nom de famille, a l’impression qu’il y a plus d’itinérants qu’auparavant. «S’ils faisaient un refuge avec les animaux, ça permettrait de sortir une bonne centaine de personnes de la rue», croit-il.
En attente de chiffre
La transformation de l’ancien hôpital Royal-Victoria en refuge temporaire pour sans-abri parce que les autres ressources débordent, comme l’annonçait le «24 Heures» mercredi, remet en lumière les besoins criants d’aide. Le bâtiment de l’avenue des Pins accueillera 80 lits.
Tous les organismes et intervenants contactés n’ont pas voulu se prononcer sur une possible hausse du nombre de personnes en situation d’itinérance. Ceux-ci ont indiqué qu’ils préfèrent attendre le résultat du décompte du nombre d'itinérants mené l’hiver dernier, qui sera connu en janvier.
Toutefois, plusieurs s’entendent pour dire que le nombre d’individus qui demande de l’aide est en hausse.
Hausse annuelle
«Comme à chaque an, on voit une augmentation cette année de personnes qui vont chercher des ressources», indique le responsable du dossier santé au Regroupement d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Guillaume Legault.
Ce dernier précise qu’il n’a pas de données spécifiques concernant une augmentation du nombre d’itinérants.
La semaine dernière TVA Nouvelle indiquait que, l’an dernier, le nombre de nuitées offertes aux sans-abri dans la métropole avait augmenté de 12 % pour atteindre 230 000.
La directrice générale du refuge pour femme Chez Doris, Marina Boulos-Winton, anticipe qu’elle devrait offrir environ 2000 nuitées pour l’année fiscale 2018-2019, soit 400 de plus que la précédente.
«Si tu cherches pour trouver, il y en a [des places en refuge], mais il en manque», a soutenu un autre Martin, qui préserve son nom de famille et qui est dans la rue depuis quelques mois. Il raconte avoir déjà passé la nuit dehors parce qu’il manquait de place dans les refuges.
- avec la collaboration de Sarah Daoust-Braun et Francis Pilon, «24 Heures»