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Equifax de nouveau la cible de critiques

L'entreprise Equifax est encore une fois visée par des critiques alors que des clients trouvent bien difficile de faire respecter la confidentialité de leurs informations personnelles.

C’est le cas de Melika Larouche, qui n'en revient toujours pas de l'installation physique du service à la clientèle d'Equifax, un espace d'environ 10 mètres sur 10, dans lequel une vitre sert à séparer les clients des préposés.

«On propose de dire toutes mes informations personnelles devant tout le monde. Moi, ça passe pas! Surtout pas d'une agence comme Equifax», lâche-t-elle.

«Bien, des numéros d'assurance sociale, à quelle banque ils font affaire, des choses vraiment privées. Avoir voulu être mal intentionnée, j'aurais pu enregistrer [la conversation]. Et ces gens-là n’auraient pas apprécié du tout!», déplore Mme Larouche.

En caméra cachée, TVA Nouvelles a constaté qu'une personne mal intentionnée peut facilement glaner des informations personnelles sensibles. D'autres clients s'en offusquent.

«Ton numéro d'assurance sociale, n'importe qui peut l'entendre», s’inquiète une femme, qui a tout de même accepté de le donner à l’entreprise lorsqu’elle s’y est présentée ce matin.

«Le monsieur en arrière, c'est juste s'il ne fouillait pas dans mes papiers», reproche un homme qui l’accompagnait.

La configuration des lieux contreviendrait à la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, selon le professeur Pierre Trudel de l’Université de Montréal. C'est la Commission d'accès à l'information qui est chargée d'appliquer cette loi.

«[Avec Equifax], on a une entreprise dont la principale raison d'être, c'est de détenir des renseignements personnels! Donc, on s'attendrait à ce que... une commission comme la Commission d'accès fasse des inspections périodiques», souligne M. Trudel, qui enseigne à la Faculté de droit de l’UdeM.

Equifax a refusé de nous accorder une entrevue à la caméra. La compagnie affirme qu'il n'y a pas d'informations sensibles transmises à ses préposés dans cette salle. On précise aussi, dans un courriel, qu'il y a deux cabines fermées permettant de discuter directement avec un agent au téléphone.

De son côté, Melika Larouche a porté plainte. «Ça ne reste pas privé du tout parce que ça se trouve encore dans la même salle, qui est 12 par 12! Les gens sont accotés derrière cette porte-là. Et ce n'est rien de capitonné. On doit parler quand même assez fort, dans un vieux téléphone à numéros!»

«Honnêtement, même d'avoir à le faire sur une feuille de papier comme ça, ça ne faisait juste pas de sens!», ajoute-t-elle.

Mis au fait de ce problème, la Commission d'accès à l'information mentionne n'avoir jamais reçu de plainte à ce sujet, mais se dit préoccupée par la situation que nous lui avons décrite.

-D’après un reportage de Richard Olivier

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