Des députées des trois partis d’opposition à Québec ont participé à une rencontre non partisane avec la ministre de la Justice Sonia Lebel afin de trouver des moyens de mieux accompagner les victimes de violences sexuelles et conjugales dans le système judiciaire.
«Je me donne comme premier devoir de faire en sorte de formaliser, avec mes collègues élues, ce processus-là de discussion», a déclaré Sonia Lebel lundi.
«Le mouvement #MoiAussi a vraiment provoqué une onde de choc, a ajouté la députée de Joliette, Véronique Hivon. En ce moment, l'urgence, c'est vraiment de rebâtir la confiance entre les victimes de violence sexuelle et le système de justice.»
La députée péquiste prêche pour la création d'instance spécialisée en matière de violence sexuelle et conjugale.
«Les règles, évidemment, criminelles, la présomption d'innocence, le droit au silence, ça demeure», a ajouté Mme Hivon.
Pour sa part, sa collègue libérale soutient que, plus que jamais, il est temps d'agir. «Je pense qu'il y a de grandes, grandes, grandes attentes de la part des victimes, a souligné Hélène David. Ce qu'on veut avant tout, c'est que la ministre de la Justice prenne très, très, très à coeur cette question-là, continue ses consultations, mais rapidement! Il y a un budget bientôt.»
Sa consœur solidaire veut aller plus loin avec d'autres mesures, comme «une campagne de sensibilisation, un processus de révision de plaintes [ou] un fonds d'aide dédié aux victimes», a proposé la députée de Sherbrooke, Christine Labrie.
L'ex-procureure de la Couronne, devenue ministre de la Justice, ne ferme aucune porte.
«La démarche est sérieuse, a indiqué Sonia Lebel. On regarde toutes les possibilités, dont celle d'un tribunal spécialisé. Ça fait partie des solutions. Il y a des pour et des contre».
Mme Lebel évoque aussi «un meilleur accompagnement des victimes, une meilleure compréhension du système et peut-être une accélération de la procédure». Elle dit qu’elle va rencontrer tous les intervenants.
«Ça pourrait prendre la forme d'un comité, ça pourrait prendre la forme de consultations, ça pourrait prendre toutes sortes de formes, a-t-elle soutenu. Mais disons qu'on va continuer à se parler.»
En 2018, les 26 intervenants du CAVAC de la Capitale-Nationale-Chaudière-Appalaches ont traité 7000 dossiers. La directrice générale salue l'initiative des élues.
«Au fond, ce que ça va faire, c'est que ça va amener les acteurs autour des victimes à développer une expertise», a expliqué Nadia Morin, porte-parole des CAVAC de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.