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Les refuges pour itinérants débordent à Québec

Le froid intense qui a sévi hier a fait déborder quelques refuges venant en aide aux personnes en situation d’itinérance, alors que ceux-ci fonctionnaient déjà à plein régime depuis plusieurs semaines.

En après-midi jeudi, on envisageait même la possibilité de déployer des lits de camp d’urgence dans plusieurs centres pour répondre à la demande, qui se manifeste la plupart du temps en fin de journée.

C’est le cas notamment à l’Armée du Salut, où les 72 lits réservés aux hommes et les 17 aux femmes étaient occupés.

«Nous pouvons en installer dans la salle à manger ou dans le corridor. On ne veut laisser personne dehors à cette température», a affirmé le directeur Andy Albert.

Au YWCA, on se préparait à refuser des femmes dans le besoin, comme on le fait de 8 à 12 fois par jour durant la saison froide, a souligné la directrice, Stéphanie Lampron.

«Nous avons 60 lits et 17 lits de dépannage. Tout ça est plein», a-t-elle indiqué. L’an dernier, l’organisme a malheureusement dû procéder à 1000 refus.

«Reprendre le dessus»

À la Maison Revivre, où «Le Journal de Québec» a assisté à la soupe populaire, plusieurs s’estimaient chanceux d’avoir un toit pour passer la nuit, alors que la température ressentie frôlait les -30°C.

«Les gens ont vraiment besoin d’aide», a affirmé Jacques Lemay, qui fréquente régulièrement la soupe populaire de la Maison. «Je n’ai pas de famille, je suis orphelin [...] Je viens surtout pour rencontrer des gens», a poursuivi l’homme de 57 ans.

C’est aussi le cas de Michel Bolduc, qui fréquente l’organisme depuis une vingtaine d’années, ce qui lui permet de «reprendre le dessus». «Ça nous aide à ménager notre argent», dit-il.

L’homme de 61 ans estime par ailleurs que l’organisme est beaucoup plus occupé depuis quelques années.

«C’est plein partout. Il y a beaucoup de monde qui cherche des places où dormir. Et, plus que ça va aller, plus qu’il va y en avoir, et dans tous les groupes d’âge», poursuit-il.

Une affirmation corroborée par tous les intervenants interrogés par «Le Journal de Québec», qui peinent à suffire à la demande, surtout par manque de main-d’œuvre.

«On ne peut pas ajouter des lits sans personnel, il faut encadrer les gens dans le besoin», indique Éric Boulay, directeur général de Lauberivière, où on affichait aussi complet.

«On déborde depuis les dernières semaines», a-t-il ajouté.

Besoins en aide alimentaire

Les besoins en aide alimentaire sont aussi de plus en plus difficiles à combler, affirme pour sa part Sabica Senez, directrice adjointe de la Maison Revivre.

«Avant, on réservait cette aide aux gens qui étaient sur l’aide sociale, mais aujourd’hui, ce n’est plus limité. Il n’y a plus de profil type de personnes en situation d’itinérance. Il y en a au chômage, d’autres qui n’ont qu’un seul revenu par famille, des gens avec des problèmes de santé, ou un cancer», énumère-t-elle.

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