Une quarantaine de femmes en situation d’itinérance ont pris part au dîner de la douzième édition de la Fête des reines de l’organisme La rue des Femmes alors que le froid se faisait mordant à Montréal, dimanche.
Malgré le ton festif de l’évènement, Léonie Couture, la directrice générale de La rue des Femmes, a rappelé que le nombre de femmes sans-abri est en constante augmentation dans les rues de Montréal durant l’année. «Tout le monde déplore que l’itinérance augmente, mais, du côté des femmes, ça augmente tellement vite», a-t-elle assuré.
Environ 30 nouvelles femmes s’ajoutent chaque mois au nombre déjà aidé par l’organisme parmi les trois centres de santé relationnelle qui offrent différents soins pour aider les femmes afin de regagner leur autonomie. «On refuse 20 femmes par jour à travers les trois maisons parce qu'on est complet», a-t-elle renchéri.
Marlene Engola, résidente d’un des centres d’hébergement de La rue des Femmes, utilise la ressource depuis bientôt deux ans. «Quand la fin du mois arrive, je me creuse la tête, est-ce que je vais avoir un papier qui me dit que je peux rester? Si tu n'as pas de papier, tu quittes», a raconté Marlene Engola, qui aimerait bientôt tenter de partir en appartement.
Cette dernière indique qu’elle a déjà passé six mois dans la rue en alternant entre les différents centres d’hébergement de nuit. «Je me lavais pas et je dormais pas. J’ai passé par là. Je faisais de l’insomnie. Je dormais des 15 minutes dans des Tim Hortons.»
Le Royal-Victoria utilisé à 60 % de sa capacité
Alors qu’une vague de froid frappe Montréal, l’ancien site de l’hôpital Royal-Victoria a enregistré son plus haut taux d’achalandage dans la nuit de jeudi à vendredi avec 62 lits d’urgence occupés, selon le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CCSMTL).
Dans la nuit de samedi à dimanche, 53 personnes ont eu recours à la ressource de débordement. Seulement trois de ce nombre étaient des femmes.
Selon Léonie Couture, il est encore tôt pour tirer des conclusions de l’utilisation faite par les femmes de cette ressource en raison de la nouveauté des 80 lits du centre mixte de débordement.
«Oui, les logements d’abord, c’est bon, mais il y en a combien qui vont rester dans la rue?, s’est questionnée Léonie Couture. Il y a un manque de lits, un manque de places, mais il faut aussi des soins pour que cette personne reprenne une vie normale.»