Une école primaire de Montréal est toujours perturbée une semaine après une intoxication de masse, le tiers des enseignants étant toujours malades, alors que la commission scolaire manque de suppléants.
«C’est effrayant ce qui se passe [...]. C’est vraiment pas simple à gérer», dit la présidente du Syndicat de l’enseignement de l’Ouest de Montréal (SEOM), Mélanie Hubert.
Une quarantaine d’élèves avaient été intoxiqués au monoxyde de carbone le 14 janvier après le bris du système de chauffage, à l’école des Découvreurs de LaSalle.
Profs encore malades
Une semaine après l’incident, une dizaine d’enseignants sur les 33 de cette école sont toujours malades, selon Mme Hubert.
Elle donne l’exemple d’une enseignante qui avait de la difficulté à articuler, avait des trous de mémoire et faisait des phrases incohérentes, lundi. Un peu comme une « personne soûle », illustre-t-elle.
Remplacer autant de profs en même temps est un défi, surtout que la métropole est aux prises avec une pénurie de suppléants. La CSMB a donc dépêché des conseillers pédagogiques volontaires pour prendre en charge ces classes.
Il n’est pas rare que des personnes intoxiquées aient des séquelles longtemps après la disparition du gaz, explique le Dr David Kaiser de la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal.
Des symptômes peuvent même apparaître après trois à six semaines, comme des difficultés à se concentrer et une humeur dépressive. C’est pourquoi la DSP fera un suivi auprès de tous les élèves et employés.
Enfants moins affectés
Par ailleurs, des études laissent croire que les adultes sont plus susceptibles de souffrir de ces symptômes tardifs que les enfants, dit le Dr Kaiser.
Cela pourrait expliquer pourquoi les élèves de l’école ne semblent pas aussi affectés que le personnel. En date de lundi, le taux d’absentéisme des jeunes était plus bas qu’à l’habitude et tous les élèves avaient obtenu leur congé de l’hôpital, indique Gina Guillemette, de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.
Plusieurs parents de l’école mentionnaient toutefois mercredi sur Facebook que leur enfant avait encore mal à la tête ou semblait anormalement fatigué.