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Des professionnels en détresse plus nombreux qu’on peut le penser

Doctor Man With Stethoscope In Hospital

Romolo Tavani - stock.adobe.com

Les professionnels se disant victimes de harcèlement moral de la part de leur ordre professionnel sont beaucoup plus nombreux qu’on le pense si on se fie à la quantité d’appels et de courriels reçus ces dernières semaines par l’Association des psychologues du Québec. 

Des psychologues ne se doutaient jamais que le problème était répandu à ce point. 

Ces victimes se sont manifestées après la publication d’un article sur le sujet dans «Le Journal de Montréal» du 7 décembre. 

Celles-ci et d’autres, selon l’Association des psychologues, peuvent souffrir de stress élevé, d’insomnie, d’anxiété, d’étourdissements ou de troubles digestifs. Cela peut dégénérer en dépression, en pertes d’appétit ou de revenus et peut les conduire à s’isoler, jusqu’au suicide. 

Dans ce reportage, sept médecins unissaient leurs voix pour dénoncer le harcèlement qu’ils vivent ou qu’ils ont vécu de la part du syndic du Collège des médecins. Ceux-ci dénonçaient leur syndic qui les poursuivait à répétition pour des «technicalités», comme leur écriture illisible ou de la paperasserie administrative remise en retard. 

Plusieurs témoignages 

Le président de l’Association des psychologues du Québec, Charles Roy, dit avoir été submergé de témoignages. 

«J’étais content de voir que, grâce à l’article, nous avions pu apporter un baume sur le mal des gens», dit-il. 

Charles Roy se penche sur le dossier des abus disciplinaires depuis 2009. Il affirme qu’il est temps que le «zèle» exercé par le syndic des Ordres cesse. 

Éric Bergeron, psychologue et victime alléguée de harcèlement moral de son syndic, n’est pour sa part pas du tout surpris du nombre d’appels et courriels reçus à l’Association des psychologues du Québec. 

«Lorsqu’on accorde un très grand pouvoir à des individus sans qu’ils aient à répondre de leurs actes, dit-il, des abus seront inévitables. Plusieurs professionnels craignaient les représailles s’ils dénonçaient. De savoir qu’ils ne sont pas les seuls leur donne le courage nécessaire.» 

Quant au Dr Albert Benhaim, auteur du livre L’exécution, qui raconte ses démêlés avec le Collège des médecins, il espère que les ordres agiront rapidement. 

«Des professionnels se suicident, rappelle-t-il. Ils n’en peuvent plus de se faire harceler par les syndics. Qu’est-ce que les ordres attendent ? Comment font-ils pour avoir des morts sur la conscience ? Nous sommes au Québec... C’est insensé !» 

Il continuera de faire pression auprès du ministère de la Justice pour que le dossier soit analysé. Il espère que l’Office des professions poursuivra le travail commencé sous l’ancien gouvernement.

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