Les gangs de rue sont implantés à Montréal depuis maintenant 35 ans.
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Voici 10 événements qui ont marqué leur historique mouvementé et façonné leur évolution au Québec.
1984

Photo courtoisie
À 19 ans, Beauvoir Jean fonde le premier gang de rue à Montréal-Nord, les Master B, qui deviendront ensuite les Bo-Gars. L’un de ses émules dans cette zone des Rouges est le trafiquant Bernard « Tipon » Mathieu, chef du gang de la rue Pelletier, qui s’est ensuite fait expulser du Canada. Des gangs rivaux d’origine haïtienne s’établissent aussi dans le quartier

1998

Photo courtoisie
Le Syndicate devient le premier gang de rue montréalais à travailler étroitement avec les Hells Angels qui veulent ainsi accentuer leur mainmise sur le marché de la drogue. Ce groupe est fondé par Gregory Woolley (en bas à droite sur la photo), un ex-membre des Master B, aussi réputé comme étant le premier Noir admis comme membre d’un club-école des Hells.
2002

Photo d'archives
La ville de Québec est secouée par l’opération Scorpion alors que la police démantèle un vaste réseau de prostitution juvénile aux clients notables, exploité par le gang de rue Wolf Pack. Parmi les 11 proxénètes condamnés, la tête dirigeante du réseau, Nerva Lovinski, écopera de six ans d’incarcération.
2005

Photo courtoisie
De 2005 à 2009, les gangs deviennent la priorité numéro un de la police de Montréal, qui en compte alors 25, regroupant 1250 membres. Durant cette période, la violence entre bandes rivales atteint un sommet, donnant lieu à une tentative de meurtre par semaine et à neuf meurtres par année.
2006

Photo d'archives
Les gangs de rue commencent à sévir dans les banlieues et en région, où ils mènent des « incursions criminelles », constate le Service du renseignement criminel du Québec. Cinq ans plus tard, les corps policiers de la province rapportent que les gangs ont commis un total de 1251 crimes au Québec en 2011, dont 1031 à Montréal.
2010

Photo courtoisie

Photo courtoisie
Le 18 mars, trois hommes armés tirent 70 projectiles à l’intérieur du Flawnego, une boutique du Vieux-Montréal propriété du chef de gang Ducarme Joseph. Ce dernier était absent, mais son garde du corps et un de ses oncles y sont tués. La fusillade fait aussi deux blessés graves. Joseph, fondateur du gang 67, était soupçonné du meurtre du fils aîné du parrain de la mafia montréalaise, Nick Rizzuto Jr, tué trois mois plus tôt.

Photo courtoisie
2012
Le 10 août, Chénier Dupuy, le chef des Bo-Gars, est criblé de balles dans le stationnement des Galeries d’Anjou. Son compatriote Lamartine Sévère Paul subit le même sort à Laval. Ces vétérans des Rouges s’opposaient à l’éventuelle alliance qui était sur le point d’être conclue avec les Bleus pour travailler ensemble au sein d’un partenariat d’affaires avec les Hells Angels et la mafia. Dupuy, qui avait fait la guerre aux Bleus, disait qu’il n’était pas question qu’il devienne « un licheux de bécyc », en parlant des motards.
2013

Photo d'archives, Agence QMI
Le 22 janvier, Gaétan Gosselin, un ami du caïd mafieux Raynald Desjardins, est assassiné à Montréal-Nord. Neuf jours plus tard à Saint-Léonard, les mêmes tueurs éliminent un autre proche de la mafia, Vincenzo Scuderi. Cinq membres d’un gang de rue des Rouges sont ensuite arrêtés, puis condamnés. Le chef présumé de ce commando à la solde de la mafia, Harry Mytil, a lui-même été liquidé au printemps 2013, payant de sa vie pour les erreurs de ses hommes de main.

2014

Photo d'archives, Agence QMI

Photo d'archives, Agence QMI
Le 1er août, le redoutable chef de gang Ducarme Joseph, dont la tête était mise à prix par la mafia, est abattu en pleine rue, dans le quartier Saint-Michel. Adepte de vaudou, il portait une amulette pour se protéger. On dit que « Kenny » Joseph, qui avait même tenté de dérober une cargaison de stupéfiants aux Hells Angels en 1999, se croyait invincible.
2018

Photo d'archives
Le 26 octobre, Gregory Woolley, considéré comme le numéro un des gangs de rue et l’un des principaux leaders du crime organisé au Québec, est condamné à huit ans d’incarcération pour complot, trafic de drogue et gangstérisme. Il avait été arrêté en 2015 avec d’autres membres du Syndicate, de deux têtes dirigeantes de la mafia montréalaise et de quelques Hells Angels.