Les caméras portatives utilisées par des milliers de policiers un peu partout dans le monde, mais également aux États-Unis, pourraient être adoptées à Montréal, mais la chose n’est pas acquise.
Pour l’expert en affaires policières et ex-sergent à la Sûreté du Québec, Jean-François Brochu, l’utilisation de ces caméras serait bénéfique pour les policiers et la population.
«Les caméras corporelles sont légions, sont la norme dans la majorité des corps de police et elles font le travail», explique-t-il en entrevue au Québec matin.
Il comprend toutefois l’hésitation face à cette nouvelle technologie qui pourrait changer les façons de faire.
«C’est certain que c’est nouveau, qu’il y a beaucoup d’interrogations de la part des syndicats et des organisations. Il y a le coût aussi dans la prise de décision», souligne-t-il.
D’autres organisations policières, dont la Sûreté du Québec, songent également à se munir de telles caméras.
Quand activer la caméra?
Un des problèmes soulevés repose notamment sur l’activation de la caméra.
Les caméras étudiées par le SPVM, doivent être activées par les policiers, mais d’autres systèmes d’activation automatiques existent également : la caméra enregistre dès que le policier cours, dégaine son arme, ou lorsque les gyrophares sont déclenchés.
Pour Jean-François Brochu, la décision pour un policier d’activer ou non la caméra représente également un choix éthique. Faut-il l’allumer lors d’une intervention avec une personne qui risque de s’enlever la vie, par exemple.
«Ce n’est pas une question facile, mais moi je pense que c’est là qu’on s’en va. C’est ce qu’on doit faire. Ailleurs on l’a vu, les comportements non seulement des policiers, mais les citoyens se comportent très différemment quand ils apprennent qu’ils sont filmés.»
Vidéos légitimes
Par ailleurs, avoir ces caméras permettrait de vraiment savoir ce qui s’est passé lors d’une intervention, en se fiant non pas seulement aux images de badaud filmées dans la rue, où une seule partie de l’intervention est diffusée.
«Généralement ce serait une bonne chose que les policiers patrouilleurs soient équipés de caméras corporelles. Ça aurait des impacts sur la confiance du public et sur la confiance des policiers, en rehaussant peut-être inconsciemment la qualité des interventions. Ça a un impact, pas dans tous les cas, mais dans la majorité des cas, ça peut changer les choses», conclut-il.