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La démission de Wilson-Raybould «incompatible» avec ses propos, dit Trudeau

La décision de Jody Wilson-Raybould de claquer la porte du conseil des ministres est «incompatible» avec les discussions qu’elle a eues avec le premier ministre, a répliqué ce dernier mardi.

«Honnêtement, sa décision m’a surpris et m’a déçu», a dit Justin Trudeau en conférence de presse à Winnipeg, mardi soir. Il a ajouté ne pas comprendre la démission de l'ex-ministre de la Justice à la lumière de ses discussions avec elle, ces dernières semaines et derniers jours.

En avant-midi, Mme Wilson-Raybould avait annoncé qu’elle quittait ses fonctions de ministre des Anciens Combattants. L'ex-procureure générale du Canada se trouve au centre d’une controverse d’ingérence politique alléguée du bureau de premier ministre Trudeau visant à éviter un procès à la firme d’ingénierie SNC-Lavalin.

 

«Notre gouvernement a fait son travail en respectant toutes les normes établies, a assuré M. Trudeau. Si quelqu’un a eu l’impression contraire, il devait le signaler. Personne ne l’a fait, y compris Jody.»

Justin Trudeau a été informé lundi soir de la démission de Mme Wilson-Raybould et a annoncé la nouvelle aux membres du cabinet dans une réunion téléphonique d’urgence mardi.

«Quand j’ai cherché à me faire élire au fédéral, c’était avec le but d’intégrer une vision positive et progressive du changement, au nom des Canadiens, ainsi qu’une façon différente de faire la politique», a souligné dans sa lettre de démission celle qui avait été rétrogradée à la tête du ministère des Anciens Combattants.

Le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, reprendra le portfolio par intérim.

Tenue au secret professionnel en tant qu’ancienne procureure générale, Mme Wilson-Raybould a affirmé qu’elle s’affaire à déterminer ce qu’elle pourra «légalement» dire face à la controverse. Elle a d’ailleurs sollicité les services de l’avocat Thomas Albert Cromwell, qui a été juge à la Cour suprême du Canada jusqu’en 2016.

«La seule chose qu’on peut conclure [de la démission de Mme Wilson-Raybould], c’est que la version des événements est différente entre la sienne et celle Justin Trudeau», a réagi le chef conservateur Andrew Scheer en conférence de presse à Fredericton, au Nouveau-Brunswick.

Il a insisté une fois de plus sur la nécessité d’une enquête du comité parlementaire de la justice, en plus de celle du commissaire à l’éthique.

Lundi, le premier ministre avait assuré qu’il avait toujours confiance en sa ministre des Anciens Combattants, faisant valoir que sa présence au sein du conseil des ministres «parlait d’elle-même».

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a exhorté le premier ministre à laisser parler la ministre démissionnaire, déplorant du même souffle le départ de la première femme autochtone à occuper le poste de procureur général du Canada.

«Cela semblait alors être un pas en faveur de la réconciliation, mais la façon dont elle a été traitée depuis est inacceptable et soulève de nombreuses questions», a-t-il soutenu par voie de communiqué.

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