En entrevue avec Michel Jean sur LCN, la ministre canadienne du Développement international, Marie-Claude Bibeau, a fait le point sur les derniers développements concernant les Canadiens pris en Haïti.
Écoutez ci-dessus l’entrevue intégrale avec Marie-Claude Bibeau
Pourquoi avoir gardé l’opération d’évacuation secrète?
«Quand on entreprend une opération d’évacuation de Canadiens qui sont dans un pays à risque ou en conflit, c’est toujours plus prudent de garder l’opération d’évacuation secrète. À partir du moment où on dévoile nos actions, on peut faire en sorte qu’ils deviennent des cibles.»
Comment avez-vous coordonné l’opération avec Transat?
«C’est un partenariat : on travaille avec Air Transat, les autorités locales, et évidemment notre ambassadeur canadien sur le terrain. On va laisser les opérations commerciales prendre e charge le transport des Canadiens. Advenant une situation où leur vie ou leur sécurité serait en danger, le gouvernement prend les choses en main.»
Deux groupes d’étudiants sont dans le pays depuis le 6 février; quelle est leur situation?
«Notre ambassadeur est en contact avec les organisateurs et les accompagnateurs de ces jeunes, qui sont dans des régions éloignées de la capitale, plus calmes. On va s’assurer que leur transport en direction de l’aéroport qui doit se faire dans les prochains jours se fasse de manière sécuritaire. On veille sur eux. Si le transport n’est pas adéquat, on va trouver des alternatives.»
Un couple de Québécois, sur place pour adopter un enfant, est aussi coincé à Port-au-Prince; comment le Canada les appuie-t-il?
«C’est toujours difficile de parler d’un cas précisément. Les services consulaires sont toujours offerts. Notre ambassadeur et quelques membres du personnel sont toujours en Haïti.»
Est-ce que le gouvernement canadien envisage de jouer un rôle pour dénouer la crise?
«Haïti, c’est un des plus gros programmes de développement qu’on a. Notre ambassadeur à Port-au-Prince est en relation constamment avec le gouvernement. On est là pour les accompagner. Dans les circonstances exceptionnelles, on regarde quel accompagnement additionnel on pourrait leur offrir. Il y a beaucoup d’organisations canadiennes qui sont sur le terrain pour offrir des services de santé.»
Les manifestants demandent la démission du président. Quelle est la position du Canada sur cette question?
«Il faut absolument que la violence cesse; on n’arrivera pas à une solution de cette façon-là. On encourage un dialogue. Il faut que le président, le gouvernement, prenne des mesures très concrètes, que les Haïtiens sentent que ces mesures vont de l’avant.»
Quelles mesures sont jugées nécessaires par le gouvernement canadien?
«Des mesures pour aider les plus pauvres, les plus vulnérables à se nourrir, à survivre.»