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Un enseignant de l'école des Sentiers accusé

Un des cinq hommes de Québec épinglés dans un important coup de filet pour avoir présumément tenté d’acheter les services sexuels d’une personne mineure était jusqu'à son arrestation enseignant à l’école secondaire des Sentiers, à Charlesbourg.

Raphaël Beaumont, 24 ans, de Québec, a été arrêté au début du mois tout comme quatre autres individus de la capitale. Ils avaient été relâchés sous promesse de comparaître aujourd’hui.

Beaumont, un enseignant d’anglais qui avait un contrat en ce début d'année à l’école secondaire des Sentiers, ne s’était pas présenté à l’école depuis son arrestation. La Commission scolaire des Premières Seigneuries explique avoir appris ce matin qu’il faisait face à des accusations en lien avec l’obtention de services sexuels d’une personne d’âge mineur. Il est relevé de ses fonctions.

«Les faits rapportés sont importants, même majeurs dans notre réseau. Il y a un effet de surprise, mais vraiment, notre préoccupation est aujourd’hui de mettre en place des mesures d’accompagnement et de soutien pour les élèves et les parents qui auraient des questions et des préoccupations», a indiqué la secrétaire générale de la Commission scolaire des Premières Seigneuries, Martine Chouinard, en entrevue avec Le Journal.

La commission scolaire s’était assurée lors de son embauche, en octobre 2017, qu’il n’avait aucun antécédent judiciaire. Il enseignait depuis le début de l’année, sous la base d’un «petit contrat», l’anglais à des élèves de secondaire 1 à 5 à l’école secondaire des Sentiers.

«Selon les informations que nous détenons, aucun événement n’a été rapporté qui implique des élèves», ajoute Mme Chouinard.

Deux chefs d’accusation

Miguel Angel Cazares Palacios, 50 ans, de Québec, Stéphane Fleury, 50 ans, de Saint-Augustin-de-Desmaures, Dave Hamel, 39 ans, de Québec et Thierry Ismaël Kamgha Kenkouo, 38 ans, de Québec, ont aussi été accusés ce matin au palais de justice de Québec.

Un seul des cinq accusés, Dave Hamel, était présent pour sa première comparution. Les autres ont tous été représentés par leur avocat tel que la loi leur permet.

Chacun fait face à deux chefs, soit d’avoir communiqué avec une personne en vue d’obtenir moyennant rétribution, les services sexuels d’une personne âgée de moins de 18 ans ainsi que de leurre à l’endroit d’une personne mineure ou qu’il croyait telle en vue de faciliter la perpétration d’une infraction de nature sexuelle.

Pour le premier chef, la peine minimale prévue au Code criminel est de 6 mois pour une première infraction et d’un an s’il s’agit d’une récidive. Pour le leurre, la peine minimale pour un condamné est d’un an.

Des conditions très strictes leur sont imposées pour conserver leur liberté, dont ne pas être en présence de mineures, de ne pas aller sur les réseaux sociaux et ne de pas se trouver dans des lieux comme des bars, des motels et des hôtels où il peut y avoir des activités de prostitution.

Ils reviendront tous en cour le 4 avril.

Un scénario

Le corps de police explique qu’un «scénario» monté par les enquêteurs a servi à recueillir de la preuve contre les cinq individus. «Il n’y avait aucune victime présente, ni même impliquée», ajoute David Poitras, porte-parole au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

«Il n’y a pas eu d’échange de services sexuels», indique-t-il.

Il s’agit du plus important coup de filet visant les clients de la prostitution juvénile depuis la création de l’unité contre l’exploitation sexuelle des mineurs (ESM) du SPVQ en septembre 2015.

«C’est la première opération d’envergure, de cette ampleur-là que l’on fait, tant au niveau de la planification que de l’exécution», soutient David Poitras.

L’enquête s’est amorcée «il y a quelques mois» avec l’aide de l’Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme, qui rassemble plusieurs organisations policières de la province ainsi que la GRC.

Freiner la demande

Depuis sa fondation, l’ESM avait pour priorité de s’attaquer aux proxénètes et aux individus faisant la traite de jeunes personnes. L’expertise acquise depuis a permis aux enquêteurs d’ouvrir un nouveau front pour cibler directement ceux qui sollicitent les services sexuels de mineurs, mentionne M. Poitras.

«Ce que l’on comprend, on l’a vu, c’est qu’il y a une demande dans la région de Québec. Notre objectif est de protéger les personnes vulnérables qui se prostituent. On veut dissuader de façon franche les clients qui voudraient obtenir des services sexuels de personnes mineures», expose le porte-parole.

Le corps de police n’a pas voulu entrer dans les détails du «scénario» mis de l’avant par ses agents pour ne pas dévoiler ses stratégies d’enquête. Il précise que ses techniques «ont passé le test de tribunaux».

«Ce n’est pas impossible, à l’avenir, qu’il y ait d’autres opérations comme celle-là», explique David Poitras.

Parallèlement, le SPVQ poursuit son travail contre les proxénètes faisant l’exploitation de mineurs. Depuis le début de l'année 2019 uniquement, cinq suspects ont été arrêtés en pareille matière.

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