Le chef conservateur Andrew Scheer a réclamé, mercredi soir, que le premier ministre Justin Trudeau démissionne de ses fonctions, dans la foulée du témoignage explosif de l'ancienne ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould.
M. Scheer a aussi réclamé l'ouverture d'une enquête par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur les allégations présentées par l'ancienne Procureure générale du Canada devant le Comité de la justice et des droits de la personne mercredi.
«Nous sommes entrés dans les dernières étapes du gouvernement de Justin Trudeau. Il ne peut plus gouverner en bonne conscience», a déclaré Andrew Scheer en point de presse.
Par ailleurs, M. Scheer a aussi demandé la démission du Greffier du conseil privé, Michael Wernick, le plus haut fonctionnaire fédéral, qui nie comme M. Trudeau et son entourage d'avoir quoi que ce soit à se reprocher.
De son côté, le chef du NPD, Jagmeet Singh, n’exige pas, pour l’instant, la démission du premier ministre.
Il a plutôt réitéré sa demande pour le déclenchement d’une enquête publique indépendante pour faire la lumière sur l’affaire SNC-Lavalin.
Témoignage accablant
Selon Andrew Scheer, le témoignage de Jody Wilson-Raybould, qui a détaillé les pressions qu'elle dit avoir subies de la part du bureau du premier ministre, du ministère des Finances et de Justin Trudeau lui-même pour éviter un procès à la firme SNC-Lavalin, est accablant pour le premier ministre.
Dans son témoignage, Mme Wilson-Raybould affirme avoir subi d'intenses pressions pour afin d’aider SNC-Lavalin à éviter un procès criminel.
Elle soutient toutefois que ces gestes n'étaient pas illégaux et qu'elle n'a pas reçu l'ordre d'agir en faveur de SNC-Lavalin, mais que les pressions étaient «extrêmement inappropriées».
«Grâce au témoignage de Mme Raybould, nous savons maintenant jusqu'à quels points ces efforts ont été intenses», a analysé le chef conservateur.
«Justin Trudeau ne peut pas continuer à gouverner ce pays», a-t-il ajouté en appelant à la démission du premier ministre.
«Le témoignage que nous venons d'entendre nous a raconté l'histoire d'un premier ministre qui a perdu l'autorité morale de gouverner», a-t-il poursuivi.
Selon lui, l'ingérence politique dans le processus judiciaire ne devait pas être tolérée. «Ça ne devrait pas être comme ça au Canada. Nous devrions être au pays où tout le monde est égal face à la loi [...]. Je crois que nous pourrions être ce pays à nouveau», a-t-il affirmé.
- avec la collaboration de Guillaume St-Pierre, Bureau parlementaire