La Ville de Montréal a fait mercredi un nouveau pas vers une consultation publique sur l’encadrement des Publisacs, acceptant de réunir à la ville-centre les 11 demandes faites par un citoyen dans autant d'arrondissements.
La Ville avait refusé en janvier d’accepter un projet de pétition sur la réglementation entourant la distribution de matériel publicitaire, statuant qu’il s’agissait d’une compétence d’arrondissement.
Cela n’a pas découragé Charles Montpetit, qui a récolté avec l’aide de 67 personnes les 25 signatures nécessaires au dépôt de chaque demande, et ce, dans 18 arrondissements. Il a envoyé à la Ville depuis lundi des demandes pour 11 arrondissements, puisqu’il est possible depuis ce temps d’utiliser le service de droit d’initiative en ligne.
Pour éviter d’alourdir la charge de travail, et puisqu’il s’agit d’un enjeu qui peut avoir un impact à l’échelle de l’île, Montréal a finalement décidé de rapatrier toutes les demandes au central, a annoncé mercredi l’administration de Valérie Plante.
Les Publisacs sont distribués dans 3,5 millions de foyers au Québec, dont 725 000 à Montréal.
M. Montpetit est heureux de la décision de la métropole. «On est le [premier projet de pétition] en ligne que la ville a reçu, a-t-il dit. C’était prévu depuis le début. On était prêt à procéder comme cela, ce n’était pas une surprise.»
Si sa demande est acceptée par le greffier, M. Montpetit devra ensuite récolter 15 000 signatures en 90 jours. Même s’il ne peut parier sur sa recevabilité, le Montréalais reste «assez confiant» de pouvoir récolter toutes ces signatures dans les délais.
Sa page Facebook «Antipublisac» compte plus de 3700 abonnés, et sa démarche est appuyée par 13 groupes écologiques québécois, a-t-il précisé.
Intérêt citoyen
«C’est vraiment intéressant de voir la sensibilisation citoyenne à Montréal, a souligné la directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Coralie Deny. On le voit aussi avec le dossier des matières résiduelles, ça devient un enjeu qui touche les citoyens, c’est très encourageant.»
Selon Mme Deny, la gestion des Publisacs est un sujet qui interpelle plusieurs Montréalais, qui peuvent parfois être agacés de voir du plastique gaspillé alors qu’ils ne lisent même pas le matériel publicitaire.
«Nous sommes d’avis que la majorité silencieuse qui utilise le Publisac souhaite le maintien de sa distribution, mais nous respectons les démarches entreprises par certains citoyens à l’égard du Publisac , a commenté de son côté Katherine Chartrand, directrice principale des communications d’entreprise chez TC Transcontinental, qui en est le propriétaire.
Charles Montpetit souhaite entre autres que les Publisacs ne soient distribués qu’à ceux qui ont un autocollant sur leur boite aux lettres l’autorisant.
La Commission sur l’environnement de la Ville a l’intention de se pencher sur sa politique de gestion des matières résiduelles, et le Publisac fait partie de cette réflexion.