De nombreux résidents de l'arrondissement d'Outremont, à Montréal, continuent de s’opposer à l'aménagement d'une synagogue sur l'avenue Bernard, malgré l’aval du conseil d’arrondissement qui a fait fi d'un règlement interdisant les nouveaux lieux de culte pour approuver le projet.
Plus d’une centaine de citoyens se sont réunis au théâtre Outremont lors d’une séance d’information sur l’entente à l’amiable intervenue entre la Ville de Montréal et Place Bernard inc. pour l’édifice situé au 1250-1270 sur l’avenue Bernard.
Le 4 février dernier, le maire d’Outremont Philipe Tomlinson avait annoncé lors du conseil d’arrondissement que le litige avait été réglé à l’amiable avec le promoteur, même si un règlement interdit la construction de nouveaux lieux de culte sur cette artère. Trois locaux accueilleront ainsi de nouveaux commerces. En échange, Outremont délivrera un permis d’agrandissement pour la synagogue qui se trouve déjà dans l'édifice.
M. Tomlinson a expliqué qu’une requête a été déposée mercredi après-midi devant les tribunaux pour bloquer le projet. «Si on avait eu la requête hier (mardi), on aurait probablement annulé la soirée de ce soir», a-t-il exprimé.
Frédéric Fournier, le propriétaire du Bilboquet, a profité de la période de questions pour exposer les inquiétudes des commerçants au sujet des places de stationnements. «L’inquiétude des marchands est au niveau du trafic que ce projet va occasionner sur l’avenue», a-t-il expliqué.
Certains citoyens ont remis en doute les compétences du maire Tomlinson. «Avez-vous encore la crédibilité pour être maire à Outremont?», a lancé Michel Lavigne, un résident de l’arrondissement.
«Ce qui me blesse, c’est de bafouer les principes de la démocratie», a-t-il ajouté. Rappelons qu'en 2016, les citoyens du quartier s'étaient prononcés pour l’interdiction de l'aménagement de nouveaux lieux de culte sur l’avenue commerciale Bernard lors d'un référendum.
Manque de transparence
Le maire d’Outremont a aussi réagi aux nombreux commentaires l’accusant de manquer de transparence dans le dossier. «Nous ne pouvions pas dévoiler le contenu de l’entente avant le 4 février», a-t-il assuré.
Celui-ci a indiqué que l’entente avait été dévoilée le plus tôt possible aux résidents et qu'il ne fallait pas faire dérailler les négociations en la divulguant trop rapidement .