La Sûreté du Québec pense avoir mis la main au collet des individus responsables d’un vol d’identité massif qui ciblait les enseignants de la province pour réaliser des fraudes de plusieurs milliers de dollars.
Deux Montréalais dans la trentaine ont été arrêtés la semaine dernière et cinq lieux ont fait l’objet d’une perquisition au terme d’une enquête amorcée en avril.
Les présumés fraudeurs auraient profité d’une brèche informatique, colmatée depuis, pour subtiliser des renseignements personnels.
«C’est le ministère de l’Éducation qui nous a informés de la situation», avise le lieutenant Hugo Fournier de la Sûreté du Québec.
Il n’a pas souhaité préciser si la fuite émanait d’une base de données du gouvernement ou d’une autre entité.
En tout, le corps policier a plus de 400 dossiers actifs liés au stratagème, mais le nombre de victimes potentielles pourrait être plus élevé.
«L’enquête a permis de trouver de fausses identités façonnées avec les renseignements liés au domaine de l’enseignement, mais aussi avec d’autres personnes qui n’ont pas de vecteur commun avec ce milieu et qui n’ont pas porté plainte», indique le lieutenant Fournier.
Cartes falsifiées
Les policiers de la Division des enquêtes sur la criminalité financière organisée, avec l’aide de leurs collègues en cybercriminalité, ont pu remonter la trace des «connexions anormales» jusqu’aux suspects basés au Québec.
Les informations récoltées permettaient aux présumés fraudeurs de fabriquer des permis de conduire ou des cartes d’assurance maladie. Avec les identités falsifiées en main, ils parvenaient à obtenir des cartes de crédit, des marges de crédit, des contrats de téléphonie ou encore l’accès à internet au nom de la personne.
Selon les témoignages recueillis par «Le Journal» auprès d’enseignants touchés, le groupe changeait les adresses utilisées pour ne pas éveiller les soupçons de leurs victimes, qui auraient reçu des factures, par exemple.
Aucune accusation
Ce n’est qu’au moment où des entreprises de recouvrement tentaient de récupérer les montants dus qu’elles réalisaient la supercherie. Plusieurs d’entre elles se sont retrouvées avec plus de 10 000 $ de comptes en souffrance qui, heureusement, ont pu être effacés.
Les deux hommes arrêtés ont été remis en liberté sous promesse de comparaître à une date ultérieure et n’ont donc pas été accusés pour le moment.
Avec le mois de prévention de la fraude qui commence, les policiers recommandent donc la vigilance et, surtout, de signaler les actes frauduleux aux autorités ainsi qu’au Centre antifraude du Canada.
On peut joindre le Centre antifraude du Canada au 1 888 495-8501 et la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec au 1 800 659-4264.