À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, plusieurs groupes réclament des changements majeurs au système de justice.
Ces organismes disent que les femmes ont toujours du mal à se faire entendre, même à l'ère du mouvement #MoiAussi.
Jeudi matin, l'R des Centres de femmes du Québec, le Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte aux agressions à caractère sexuel (RQCALACS) et Québec contre les violences sexuelles (QCVS) ont annoncé un colloque et une consultation publique.
«Le colloque vise à créer un espace d'échange d'expertise sur l'écart entre la réalité des victimes et l'accès à la justice. Quant à la consultation - réalisée conjointement avec plusieurs regroupements nationaux - elle cherchera à mettre en lumière des solutions structurantes», ont écrit les organisateurs.
Peu de condamnations
Depuis le début de la vague #MoiAussi, le nombre de plaintes pour des infractions de nature sexuelle a augmenté de 61 %. Toutefois, selon ces groupes, le système de justice ne s’est pas adapté et très peu de ces plaintes se concluent par une condamnation.
Un des problèmes soulevés est que le processus judiciaire est tellement lourd que les victimes sont découragées de porter plainte.
«Je n’ai pas fait confiance au système de justice parce que j’avais peur et parce que j’avais internalisé les croyances liées à la culture du viol. Je pensais que si je sortais dans les bars, si je buvais, si je portais une jupe, c’était de ma faute» a témoigné jeudi Jessie Nadeau, survivante d’agressions sexuelles
«On m’a demandé de mimer mon viol, en pleine caméra. Je savais que l’avocat de la défense allait pouvoir le visionner. Il y a des propos qui ont été tenus par différents acteurs du milieu judiciaire qui m’ont complètement alarmée face à la qualité de la formation qu’ils ont pu recevoir», a pour sa part raconté Mélanie Lemay, également survivante d’agressions sexuelles.
Rappelons qu’au gouvernement, un comité transpartisan composé de Sonia LeBel (CAQ), Hélène David (PLQ), Véronique Hivon (PQ) et Christine Labrie (QS) travaille pour que les femmes soient mieux entendues lorsqu’il est question d’agression sexuelle.
-D’après les informations d’Andrée Ducharme