La vie de Carolanne Cyr-Vanier a basculé brutalement le soir du 4 décembre 2016. Sa mère, Chantal Cyr, 49 ans, a été abattue froidement par Frédérick Gingras. Madame Cyr venait chercher sa fille à la station-service ou elle travaillait.
«Je ne pardonne pas son geste, mais j'ai appris à survivre sans la présence de ma mère», exprime Carolanne.
Aujourd'hui, Gingras a plaidé coupable de l'homicide involontaire de Chantal Cyr. Désorganisé mentalement ce soir-là, il ne pouvait pas former l'intention de commettre un meurtre.
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«J'ai tout perdu, là! dit Denis Vanier, conjoint de Chantal Cyr. Comme j'ai toujours dit, j'ai perdu la moitié de ma vie. J'ai été 30 ans, moi, avec Chantal.»
La poursuite et la défense suggèrent une peine de 19 ans de prison, et que Frédérick Gingras soit déclaré délinquant à haut risque, ce qui veut dire que s'il veut un jour quitter la détention, il faudra qu'un juge de la Cour supérieure l'autorise, après l'étude du dossier.
«Ce que je trouve qui est bien, c'est vraiment qu'il soit considéré comme une personne à haut risque, ajoute M. Vanier. À partir de ce moment-là, il va falloir qu'il fasse beaucoup, qu'il y ait beaucoup de preuves avant qu'il sorte.»
Suivi en psychiatrie depuis l'enfance, il est aujourd'hui diagnostiqué comme schizophrène. Dans les mois précédant sa folie meurtrière, des signes avant-coureurs laissaient présager le drame.
«Il y a d'autres personnes que lui qui sont responsables de la mort de ma femme», soutient-il.
Denis Vanier interpelle la ministre de la Justice. Il demande une enquête publique.
«Il faut qu'il y ait réellement une lumière qui soit faite pour ça, implore-t-il. Moi, ma famille a été ruinée, alors il faut que les ministres s'arrangent pour qu'il y ait quelque chose pour que la société soit protégée.»
Gingras a aussi plaidé coupable de l'homicide involontaire de James Jardin, l'ami chez qui il était le soir ou a débuté sa virée meurtrière. Jardin a été tué à bout portant. Les représentations sur la peine à lui imposer auront lieu le 4 avril.
«C'est sûr que le 4-5 avril, je vais me présenter, mais pour parler de ma mère, précise Carolanne Cyr-Vanier. Je vais le faire un peu pour moi, pour lui dire mon dernier adieu que je n’ai pas eu le temps de faire.»