Dans la communauté Atikamekw de Wemotaci en Haute-Mauricie, on compte un peu plus de 350 logements et maisons. Les chiens ne sont pas recensés, mais les autorités estiment qu'il y en a plus de 400, dont des dizaines de chiens errants. Une problématique qui apporte son défi tant pour la sécurité et la santé des gens, mais aussi en ce qui concerne le bien-être animal.
Le service de police de Wemotaci témoigne qu'il n'est pas rare qu'il doive intervenir. Lors du passage de l'équipe de TVA nouvelles, deux policiers allaient rencontrer une jeune femme qui s'était fait mordre.
«Elle se promenait dans le parc, il y avait un attroupement de chiens. Ils se sont mis à aboyer. Elle s'est fait mordre. Ce genre de situations ce n'est pas rare ici. Des chiens errants il y en a beaucoup», indique l'agente Maude Courchesne.
Une résidente ajoute: «Ça me préoccupe beaucoup! On ne peut même pas sortir marcher tranquille. Moi j ai peur de me faire attaquer ou mordre».

TVA Nouvelles
Un enjeu de santé publique
À la clinique de santé de la petite communauté, un protocole est mis en place pour les morsures et attaques de chien.
L'infirmière en chef, Maryse Weizineau explique qu'il est primordial que le chien impliqué soit identifié et que son propriétaire, s'il y en a un, l'attache au moins 10 jours pour éviter les conséquences liées à la rage.
Elle ajoute cependant que les attaques de chiens sont beaucoup plus rares aujourd'hui qu'il y a dix ans, elle estime qu'il y en avait presque chaque semaine.
La maison Nitem, la maison de mon chien
Tous s'entendent pour dire que si la situation s'est améliorée, c'est en grande partie grâce au travail de l'organisme fondé en 2012, La maison Nitem, qui signifie maison de mon chien.
Joane Desaulniers, la fondatrice, œuvre non seulement pour une meilleure santé des chiens, mais aussi pour la sensibilisation et l'éducation des propriétaires.
«Chaque jour, il y a des gens qui m'arrêtent dans la rue, qui m’appellent, qui viennent me voir à mon travail ou chez moi pour avoir des conseils à propos d’un chien qui a été frappé par un véhicule, qui a une patte cassée, qui a des pics de porc-épic », témoigne la femme qui nous accueille dans la petite maison en bois rond qui sert à la fois d'entrepôt pour de la nourriture canine et de clinique de fortune.
Le vétérinaire le plus près se trouve à La Tuque, à plus d’une centaine de kilomètres sur une route forestière.
Mme Desaulniers ajoute que plusieurs n'ont pas les moyens de payer le transport, ni même parfois de payer la nourriture pour leurs animaux. La Maison Nitem intervient aussi dans ces cas-ci.
Mais les besoins sont grands et les ressources limitées. «On a eu un don de nourriture par l'organisme Chiots Nordiques et la SPA Mauricie prend aussi en main certains chiens qui iront à l'adoption, en ville. Mais on a besoin d'aide pour poursuivre notre mission», dit-elle.
Elle se tourne vers la générosité des gens et a créé une page de sociofinancement.
En attendant, la femme, qui est aussi enseignante au secondaire, continue de parcourir les rues de Wemotaci avec un sac de nourriture pour chien à bord de son camion. Elle s'arrête lorsqu'elle croise un animal maigre ou en mauvaise condition et lui vient en aide, un chien à la fois.