Un policier à moto de la Sûreté du Québec vient d’écoper de 20 jours de suspension sans solde pour avoir entrepris une poursuite allant jusqu’à 205 km/h, qui s’est terminée dans un quartier résidentiel des Basses-Laurentides.
Le 6 juillet 2016, l’agent Mathieu Brisson a capté une motocyclette à 163 km/h lors d’une opération radar, sur l’autoroute 640.
Croyant que l’engin était volé, puisqu’il était muni d’une plaque d’immatriculation réservée à un véhicule hors route, l’agent de la SQ a entamé une poursuite, allant jusqu’à 205 km/h sur l’autoroute.
Il n’a pas informé son superviseur, via les ondes radio, jugeant trop dangereuses les manœuvres qu’il aurait dû faire tout en conduisant à haute vitesse.
La poursuite, qui s’est étalée sur 7,2 kilomètres, a pris fin dans un quartier résidentiel de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
C’est d’ailleurs le conseil municipal de cette ville qui a dénoncé la conduite de l’agent à moto au comité de déontologie.
« Inconduite grave »
Pour rattraper le fuyard, le policier aurait roulé jusqu’à 90 km/h dans un secteur où la limite est fixée à 40 km/h.
Le suspect, sans assurances ni permis de conduire, a été intercepté après avoir perdu la maîtrise de son engin.
L’agent Brisson a dit au comité de déontologie policière avoir poursuivi l’individu parce qu’il était « persuadé qu’une infraction criminelle plus grave avait été commise ou allait être commise ».
Cela n’a pas été suffisant pour convaincre le comité, qui a statué que le policier avait commis un acte dérogatoire en n’utilisant pas une pièce d’équipement avec prudence et discernement.
Le juge administratif Richard W. Iuticone a conclu que le policier comptant 15 ans d’expérience, dont trois en patrouille à moto, aurait dû « soit demander de l’assistance ou abandonner la poursuite, ce qu’il a omis de faire ».
Vu « la gravité de l’inconduite », l’agent Brisson a écopé la semaine dernière d’une suspension sans solde de 20 jours.