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Policier suspendu deux mois sans solde pour avoir tabassé un motard

Un policier de la Sûreté du Québec vient d’être suspendu deux mois sans solde par son comité de déontologie pour avoir donné une raclée à l’ex-chef présumé des Rock Machine dans une cellule du poste de Salaberry-de-Valleyfield.

« L’agent [Bruno] Landry devait assurer la sécurité de M. [Jean-François] Émard. Ce dernier ne constituait pas une menace à l’endroit du policier. L’agent Landry a “sauté une coche” en raison de son manque de maîtrise de soi », a résumé la juge administrative Louise Rivard.

 

Dans une décision rendue publique lundi, le Comité de déontologie policière a condamné l’agent comptant huit ans d’expérience à 60 jours de suspension sans salaire pour le geste qu’il a posé le 5 octobre 2014.

Destitution évitée

Ce jour-là, celui qui était alors considéré comme le chef présumé des Rock Machine était détenu dans une cellule du poste de Salaberry-de-Valleyfield nouvellement munie d’une caméra. Le motard avait été arrêté en possession de méthamphétamines.

Devant l’insistance d’un collègue, Bruno Landry a accepté d’aller interroger Émard quant à une entrevue qu’il avait donnée à l’émission J.E. peu de temps auparavant.

 

La discussion a tourné au vinaigre quand le motard s’est mis à insulter le policier quant à ses performances sexuelles.

Émard ne pouvait pas choisir pire insulte pour l’agent Landry, qui venait d’apprendre que sa conjointe des sept dernières années allait le quitter.

Le patrouilleur a frappé le détenu au visage et un échange de coups de poing s’en est suivi. Un superviseur a mis fin à l’altercation en séparant les deux hommes.

Absolution

Accusé de voies de fait devant une cour criminelle, Bruno Landry a obtenu l’absolution inconditionnelle après avoir reconnu sa culpabilité, en 2016.

Entre l’agression d’une durée de sept secondes et son passage devant le juge Michel Mercier, le policier a notamment fait une thérapie.

L’absence de casier judiciaire lui a permis d’éviter la destitution de la Sûreté du Québec. En 2017, il a toutefois été suspendu 85 jours par un comité de discipline interne.

Bruno Landry a réintégré les rangs de la police provinciale par la suite. Il a même obtenu le grade de sergent-enquêteur au sein de l’escouade de répression du crime organisé. Ses pairs lui font toujours confiance, lit-on dans la décision.

Toutes les instances qui ont analysé son dossier estiment qu’il s’agit d’un geste isolé et que le risque de récidive est nul.

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