Permettez-moi aujourd’hui d’user d’un peu d’ironie pour illustrer comment il est facile d’augmenter ses probabilités d’avoir une retraite de misère. Voici six comportements qui augmentent dramatiquement vos chances de vieillir dans la pauvreté.
1. Dépenser tous vos revenus.
Malgré un emploi à temps plein, vous ne mettez rien de côté ? Pourtant, on sait que le plus tôt vous commencez, le plus facile ce sera. À 30 ans, en mettant 400 $ par mois de côté, vous obtiendrez près de 394 000 $* à 60 ans. Mais si vous ne commencez à épargner qu’à 40 ans, pour parvenir à accumuler la même somme, vous devrez mettre 860 $ par mois.
2. Travailler au noir le plus possible.
Ceci n’est pas un vrai conseil. Personne ne vous suggérera jamais d’agir ainsi. En plus de vous priver de précieuses cotisations au Régime de rentes du Québec, vous perdez des droits de cotisations au REER. Tôt ou tard, les agences du revenu vous cibleront avec obligation de remboursement, et intérêts et pénalités salés.
3. Être fan de la formule « achetez maintenant, payez plus tard ».
Vous avez peut-être l’impression de faire de bonnes affaires parce que vous jouissez tout de suite de votre cinéma maison, motoneige et piscine creusée. En plus de payer trop cher vos bébelles (les prix sont majorés des coûts de financement), vous vous exposez au surendettement.
4. Refuser de cotiser au régime de retraite de l’employeur.
Incroyable, mais vrai ! Plusieurs entreprises offrent à leurs employés d’égaler leurs dépôts au REER collectif (jusqu’à concurrence de 4 % de la paye, par exemple) et certains refusent. C’est un cadeau en or. C’est l’équivalent de faire 100 % de rendement.
5. Se fier uniquement aux rentes gouvernementales.
À ne pas faire. Cela ne peut vous mener qu’au seuil de la pauvreté. Dans le meilleur des cas, la pension de vieillesse fédérale ne vous versera que 876 $ par mois. Quant à Retraite Québec, moins de 10 % des Québécois parviennent à obtenir le maximum, soit 1155 $.
6. Lorsque les marchés plantent, vendre tout et acheter des CPG.
En plus de perdre des milliers de dollars, vos rendements à long terme souffriront d’une carence de diversification. Pour vous convaincre, demandez-vous si un gestionnaire prudent comme la Caisse de dépôt agit de la sorte. Non, car une répartition d’actifs optimale tient compte de l’inflation et du fait qu’à la retraite, on doit financer des décennies de retraits sans ajout de capital.
*Basé sur la performance d’un portefeuille diversifié rapportant en moyenne 6 % net.
Conseils
- Le REER est encore un bon moyen de financer sa retraite. 400 $ par mois cotisés en REER (au taux marginal de 40 %), ne coûte que 240 $
- En négligeant de capitaliser et de planifier vos vieux jours, vous pourriez devoir travailler jusqu’à 75 ans
- La retraite n’arrive pas toujours par choix. L’épuisement, la maladie ou les restructurations obligent l’arrêt trois ans plus tôt qu’anticipé
- Favoriser très tôt l’autonomie financière de vos enfants. Autrement, ils pourraient devoir compter sur vous jusqu’à l’âge d’or
*** Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée Inc. de Gestion financière Assante ltée.***