Sitôt demandé, sitôt refusé. Pas question d’avoir une exception montréalaise dans le projet législatif sur l’industrie du taxi, a fait savoir lundi le ministre des Transports, François Bonnardel, malgré le plaidoyer de la mairesse Valérie Plante pour une prise en compte des spécificités de la métropole.
«Pour ce qui est de l’industrie du taxi, oui, je revendique le «réflexe Montréal», je le revendique haut et fort parce que c’est un travail qui a été fait pour s’assurer que la métropole, qui est la locomotive économique du Québec, puisse avoir les moyens nécessaires de se démarquer et, quand il est question de l’industrie du taxi, c’est ici que ça se passe», a déclaré Mme Plante en avant-midi, lundi.
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«C’est absolument essentiel que Montréal soit considérée à part entière et c’est pas compliqué parce que 75% des taxis sont chez nous, 80% des voitures Uber sont chez nous, alors on a une compréhension, on a une expertise», a enchaîné la mairesse.
Cette demande s'est butée à une fin de non-recevoir à Québec. «Ça va être une loi qui va être appliquée partout sur les territoires québécois. Il n’est pas question que Montréal puisse gérer sa propre offre de taxi», a réagi le ministre Bonnardel en après-midi.
Le «réflexe Montréal» réfère à la prise en compte du statut particulier de métropole de la Ville de Montréal par le gouvernement du Québec dans les lois, règlements et autres politiques la concernant.
Garder le contrôle
L’administration Plante est favorable à une modernisation de l’industrie du taxi, mais veut conserver ses pouvoirs. Le ministre Bonnardel a exprimé son désaccord, avant même que la Ville prenne la parole lors de la consultation sur le projet de loi sur le transport rémunéré de personnes par automobile.
Si le projet de loi «est adopté tel quel, on n’aurait plus aucun contrôle sur l’industrie du taxi qui est quand même un joueur important de la mobilité à Montréal», a signalé Sophie Mauzerolle, conseillère associée à l’urbanisme et à la mobilité au comité exécutif de la Ville, lundi matin.
Par exemple, «on aurait plus de contrôle sur les trottinettes en libre-service que sur le transport rémunéré de personnes», a ajouté celle qui préside aussi le conseil d’administration du Bureau du taxi de Montréal.
Aucun compromis sur la sécurité des chauffeurs et clients ne doit être fait, dit la Ville dans le mémoire présenté aujourd'hui au Parlement. Or, «le projet de loi semble ouvrir la voie à moins de réglementation», déplore-t-elle.
En outre, «le principe d’équité est fondamental, envers les chauffeurs, de un, mais aussi l’équité territoriale: comment on s’assure qu’on a une offre le taxi en tout temps, 24 heures sur 24, peu importe où on est et non pas seulement le centre-ville où c’est payant?», a souligné Mme Plante en matinée.