Longtemps soupçonné par l’UPAC d’avoir profité de passe-droits de la Ville de Montréal, le promoteur Giuseppe Borsellino assure qu’il a dit toute la vérité aux policiers et qu’il n’a « reçu de faveurs de personne ».
L’entreprise de Giuseppe (Joe) Borsellino, Petra ltée, avait formé le consortium Petra St-Luc avec la famille Saputo et le promoteur Patrick Varin pour acquérir ce terrain municipal de deux millions de pieds carrés.
Il se défend
En 2006, ils ont remporté l’appel d’offres, même si les deux autres soumissionnaires offraient plus d’argent à la Ville, selon des témoignages de la commission Charbonneau.
Joint en Europe où il est en déplacement, Joe Borsellino reconnaît avoir eu la visite des enquêteurs « trois ou quatre fois » au sujet de sa transaction sur le site Marc-Aurèle-Fortin.
« Je leur ai dit exactement ce qui s’est passé. Ce n’est pas vrai que je n’avais pas le meilleur prix, dit-il. Pas du tout. »
Selon lui, Petra St-Luc a présenté la seule offre conforme pour acheter les terrains.
« Une soumission, c’est valable quand vous respectez ce que la Ville vous demande de faire », dit-il.
En septembre 2006, un avis juridique recommandait d’écarter la proposition d’Iberville « parce qu’elle prévoyait une densité d’habitation plus élevée que ce qui était prévu à l’appel d’offres », explique le rapport final de la commission Charbonneau.
« Cr... de menteur »
Selon les documents déposés à la commission Charbonneau, Petra St-Luc avait pourtant un pointage moins élevé que les deux autres soumissionnaires dans l’évaluation de sa soumission.
Frank Zampino aurait toutefois déclaré que c’était « au tour de Petra de gagner », selon le témoignage de l’ancien directeur immobilier de la Ville de Montréal, Joseph Farinacci, à la commission Charbonneau.
Pour Joe Borsellino, l’ancien haut fonctionnaire n’est cependant qu’un « cr... de menteur ».
Il rappelle par ailleurs que son consortium a accepté de payer 500 000 $ de plus pour égaler l’offre de Développement Iberville.
Petra et ses filiales sont copropriétaires ou cogestionnaires d’un portefeuille immobilier totalisant plus de 1,3 milliard de dollars, selon les estimations de notre Bureau d’enquête.