Des parents d’enfants autistes réclament plus d’aide, mais plutôt que de s'en faire offrir, certains se font dire de placer leur enfant en institution.
Simon a 16 ans et demeure à la maison avec ses parents. Il ne peut plus aller à l'école parce que son cas est jugé trop lourd. Il fait quelquefois des crises et se frappe à la tête.
«Simon va se frapper quand toute sa structure à l'intérieur lâche. Quand il n'a plus accès à ses sens, quand l'interaction entre les sens ne fonctionne plus. Il veut comme redémarrer tout ça en se tapant ici», explique sa mère Johanne Leduc.
Il y a un an, il a fait une grave crise. Pendant cinq heures, Simon se frappait à la tête. Ses parents l'ont transporté dans un hôpital pédiatrique.
«La question, c'est: "est-ce que vous voulez le placer?" Non, on ne veut pas le placer! On veut savoir s'il s'est fait mal physiquement», raconte Mme Leduc.
À la suite de cette visite à l'hôpital, un centre de réadaptation de Montréal devait lui offrir de l'aide.
«C'était le 2 mai 2018. Ils ne sont pas encore passés et c'est un cas d'urgence»
La situation est similaire pour Linda Buteau et son fils Maxime, 14 ans, un autiste qui ne parle pas. Il a également des troubles bipolaires et souffre d'épilepsie.
En avril dernier, il était en véhicule avec la responsable d'une maison de répit quand il a fait une crise.
Il est passé par six hôpitaux en quelques jours, avant de se retrouver encore une fois à l'Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies.
«On m'a appelée pour me dire qu'on va le placer dans une ressource d'assistance continue. Donc, il ne reviendrait même pas de l'hôpital à la maison. Il serait déjà placé. Et, moi, je ne veux pas», dit-elle avant de fondre en larmes.
Mélanie Ouimet est autiste modérée et mère de quatre enfants, dont deux sont aussi autistes.
Elle prend la parole pour les autistes qui ne peuvent pas s'exprimer et revendique de meilleurs soins, plus appropriés et plus humains.
«Pourquoi l'enfant fait une crise? Pourquoi l'enfant va lancer des chaises? Est-ce qu'il faut l'arrêter de lancer des chaises? Ou on doit juste rester calme, par exemple, et accueillir la crise qu'il fait? C'est toutes des petites différences comme ça. Si on intervient et qu'on l'empêche, bien, ça risque d'accentuer les troubles de comportement, d'accentuer la crise», affirme-t-elle.