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Effondrement sur le Plateau: l'immeuble aurait dû être démoli depuis plusieurs années

BÉATRICE ROY-BRUNET/24 HEURES/AGENCE QMI

Un immeuble patrimonial qui s'est partiellement effondré mardi soir cause depuis plusieurs années des maux de tête à l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, qui tente de le faire démolir.

Une quarantaine de résidents qui habitent dans les immeubles adjacents à la bâtisse située au 4419, avenue de l'Esplanade ont été évacués par prévention lorsqu'une partie de celle-ci s'est écroulée.

Certains d'entre eux avaient remarqué depuis longtemps la vétusté de la bâtisse maintenant endommagée.

 

«On avait vu ce bâtiment qui clairement était abandonné, délabré. On avait fait des blagues entre colocs sur le fait que ça s’effondre. On se demandait pourquoi c’était là, en fait», a relaté Shaun Coustets, qui demeure en arrière, sur la rue Saint-Urbain.

Mercredi après-midi, les personnes évacuées attendaient encore le résultat d'inspections pour savoir quand elles pourraient réintégrer leur domicile.

«Lourd passé»

L'immeuble reconnu comme patrimonial est protégé par un périmètre de sécurité érigé sur le trottoir depuis 2008. Une expertise, demandée par le propriétaire Guy Desrosiers en 2013, avait confirmé que le bâtiment abritant les adresses 4413 à 4423 devait être détruit.

«C’est un immeuble qui a un lourd passé, plusieurs démarches, plusieurs constats d’infractions», a relaté Michel Tanguay, chargé de communication à l'arrondissement.

En 2013, la Ville, qui juge le bâtiment irrécupérable, avait mis le propriétaire en demeure de démolir l’immeuble.

L’immeuble adjacent, situé au 4403-4407 de l’Esplanade, dont le propriétaire et occupant est aussi M. Desrosiers, devrait pour sa part être soumis à des rénovations.

«Depuis 1984, les immeubles de M. Desrosiers, acquis en 1978, font l’objet de diverses plaintes des voisins, d’avis de non-conformité à la réglementation municipale et de nombreux constats d’infraction», a indiqué M. Tanguay.

La Cour ordonne une démolition

Dès 2014, le ministère de la Culture et des Communications (MCC) a permis la démolition de l’endroit par la technique d’étaiement et un permis a été délivré. Peu de temps après, M. Desrosiers a plutôt proposé d'autres solutions en raison des coûts élevés de la démolition, mais celles-ci ont été refusées.

L'affaire s'est rendue devant la Cour supérieure, où un jugement a été rendu en 2018, établissant que la démolition du bâtiment devait être terminée dans les 45 jours de l'émission de l'autorisation du ministère.

M. Desrosiers a ensuite déposé une demande de démolition, mais l'affaire tarde. «L’arrondissement avait reçu une demande de démolition pour le bâtiment dont une partie s’est effondrée. Mais nous, on doit obtenir l’autorisation du ministère avant de délivrer le permis de démolition», a confirmé M. Tanguay.

Une rencontre aura lieu entre des représentants du MCC, de l’arrondissement et du contentieux de la Ville afin de décider du sort des deux bâtisses considérées comme patrimoniales.

M. Desrosiers n'a pas voulu répondre aux questions du «24 Heures» mercredi.

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