Le grand patron de Facebook, Mark Zuckerberg a ignoré une convocation à comparaître d’un comité de la Chambre des communes, mardi, son absence lui attirant une vague de critiques.
Le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique avait assigné M. Zuckerberg, mais aussi la directrice de l’exploitation de Facebook, Sheryl Sandberg, à comparaître.
Le réseau social a plutôt envoyé au front ses responsables des politiques publiques, Kevin Chan et Neil Potts. M. Zuckerberg et Mme Sandberg s’exposent toutefois, par leur absence, à des accusations d’outrage au Parlement.
«Il est honteux que [vos PDG] ne soient pas été ici pour répondre à nos questions auxquelles vous n’avez pas pu entièrement donner suite», a dit le président du comité, le député conservateur Bob Zimmer.
La réunion du comité canadien était conjointe à celle d’un groupe international réunissant les représentants de 12 pays. Tous deux se penchent sur la collecte de données par les géants du web et leurs responsabilités dans la lutte contre les fausses nouvelles et la diffusion de contenu extrémiste.
Plusieurs membres de ces comités ont qualifié l’absence de M. Zuckerberg d’inacceptable et de manque de respect.
«Je n’ai jamais vu une telle situation où le chef d’une entreprise ignore une sommation légale», a déploré le néo-démocrate Charlie Angus, vice-président du comité de l’accès l’information.
Les parlementaires ont adopté une motion sommant M. Zuckerberg et Mme Sandberg à être assignés à comparaître dès qu’ils fouleront le sol canadien à nouveau.
Les PDG de Twitter et de Google brillaient aussi par leur absence et avaient plutôt choisi d’envoyer témoigner d’autres représentants, mardi.
Réponses jugées insatisfaisantes
Les porte-parole de réseaux sociaux présents ont toutefois assuré prendre au sérieux la protection de renseignements personnels et la lutte à la désinformation.
«Ce sont des enjeux très complexes à résoudre et nous souhaitons travailler avec les gouvernements, les universitaires et la société civile à travers le monde pour garantir l’efficacité de la nouvelle réglementation», a dit Kevin Chan au nom de Facebook.
Son collègue Neil Potts a rappelé que la plateforme a déjà pris plusieurs engagements, notamment en signant l’Appel à l’action de Christchurch pour lutter contre le contenu en ligne à caractère terroriste et lié à l’extrémisme violent.
Lundi, Ottawa annonçait par ailleurs que Facebook a donné son soutien à la Déclaration du Canada sur l'intégrité électorale aux côtés de Microsoft. Ce texte enjoint le réseau social d’éliminer les faux comptes et de collaborer à la lutte contre la désinformation.
Les parlementaires réunis mardi ont toutefois poussé des soupirs d’exaspération mardi face aux réponses offertes.
«Je suis blasée à mort d’être assise à entendre des heures de platitude de la part de Facebook», a lâché Jo Stevens, une députée du Royaume-Uni.
Facebook a notamment reçu plusieurs tirs groupés pour sa lenteur à intervenir quand l’auteur du massacre de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, s’est filmé en train de tuer 51 personnes au moyen de «Facebook Live».