Le Tour de l’île n’a pas fait que des heureux. Restaurateurs et chauffeurs de taxi affirment avoir essuyé des pertes cette fin de semaine à cause des nombreuses fermetures de rues qu’engendre l’événement.
«Certains restaurateurs ont enregistré une baisse d’influence de 30 à 40 % pendant la fin de semaine», a dénoncé l’homme d’affaires Peter Sergakis, président de l’Union de tenanciers de bars du Québec.
Déjà vendredi soir, une quarantaine de rues ont été progressivement fermées alors que se déplaçaient les cyclistes qui participaient au «Tour la nuit». Puis, dimanche pour le Tour de l’île, ce sont 80 artères qui ont dû, à un moment ou un autre, être bloquées pour faire passer les vélos.
Le Festival Go vélo Montréal, lors duquel sont organisées les deux randonnées, éloigne non seulement les clients réguliers à cause des entraves à la circulation: «il amène zéro nouveau client», s’est emporté Peter Sergakis, qui remarque que la clientèle des bars n’est pas vraiment celle de l’événement.
L’homme d’affaires croit que la Ville devrait déplacer le festival à l’extérieur de centre-ville afin de minimiser l’impact sur les tenanciers.
Pire fin de semaine pour les taxis
Le président du Regroupement des propriétaires de taxi de Montréal, Max-Louis Rosalbert, s’est quant à lui résigné à la tenue de l’événement. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de la pire fin de semaine de l’année pour les chauffeurs de taxi, selon lui.
«Quand on tombe dans un bouchon à cause des fermetures de rues, le client débarque de la voiture et on n’est pas payé pour le reste de la course» fait remarquer M. Rosalbert.
Un événement rentable?
Vélo Québec, qui est derrière le festival, est pour sa part convaincu que le Tour de l’île et le Tour la nuit sont rentables pour Montréal.
«Parmi les 50 000 participants qui sont attendus, 12 % vont dormir au moins une nuit sur l’île de Montréal, la plupart dans un hôtel ou en Airbnb», a défendu la directrice générale de l’organisme, Joëlle Sévigny.
Selon Vélo-Québec, les deux tours cyclistes génèrent en tout des retombées de 3 millions $, soit les dépenses des touristes additionnés à l’argent dépensé par l’organisation.
Ce chiffre ne prend toutefois pas compte des pertes subies par certains commerçants.