Neuf des dix routes les plus amochées de la province sont sous la responsabilité des villes qui manquent de budget pour les entretenir, selon CAA-Québec.
Ce n’est pas par manque de volonté que les voies municipales font piètre figure, rappelle Annie Gauthier, porte-parole de CAA-Québec, qui dévoile aujourd’hui son cinquième palmarès des pires routes québécoises.
« Ce n’est pas que le maire n’est pas au courant ou qu’il ne veut pas [faire les réparations]. C’est qu’il n’a pas l’argent pour les faire », explique-t-elle.
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Le boulevard Gouin Est sous juridiction montréalaise a d’ailleurs été couronné pire route de la province pour une deuxième année consécutive.
« Non seulement la route est maganée, mais en plus, elle est mal aménagée », poursuit Mme Gauthier
Elle fait, entre autres, référence à l’absence de trottoirs et à la présence de poteaux sur la piste cyclable, où se trouvent également des nids-de-poule.
La Ville de Montréal a annoncé une cure de rajeunissement pour cette artère en décembre dernier, des travaux devant s’amorcer avant la fin de l’année.
La réforme Ryan
CAA-Québec et la Fédération québécoise des municipalités (FQM) pointent du doigt la réforme Ryan pour expliquer, en partie, l’état lamentable du réseau routier. En 1993, le ministre des Affaires municipales, Claude Ryan, a transféré la responsabilité de plusieurs routes aux administrations municipales. Le hic ? Les budgets pour les entretenir n’ont pas suivi.
La FQM demande actuellement que le volet entretien du Programme d’aide à la voirie locale de 108 M$ soit majoré de 30 M$, dans le cadre de négociations qui doivent se compléter d’ici septembre.
« On ne suit même pas le rythme avec ça. On essaie d’être raisonnable dans nos demandes, parce que les coûts seraient nettement supérieurs à ça si on voulait remettre à niveau notre réseau rapidement », explique le président de la FQM, Jacques Demers.
Pas juste en surface
« Ce n’est pas tout de réparer le dessus, souvent il faut réparer en dessous aussi et ça, ce n’est pas rare que ça ne se fait pas, pour plein de raisons », rappelle
Annie Gauthier, consciente des coûts faramineux qui peuvent y être rattachés.
Parmi le palmarès figurent aussi deux routes des Laurentides, région qui revient chaque année (sauf en 2018) dans le palmarès.
La municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard est justement confrontée à un manque de budget pour réparer la
Montée du Bois-Franc, qui rafle la 2e position des routes endommagées. Elle ne pourra qu’en réparer une petite partie.
« Nous n’avons pas les budgets pour la réparer en entier. Nous avons beaucoup d’autres routes à entretenir. Nous allons en faire une partie cette année et on verra l’année prochaine ce qu’on peut faire », dit le maire de la municipalité, Claude Charbonneau.
♦ 21 000 votes de la population ont été enregistrés par CAA-Québec cette année, ce qui est un record pour ce palmarès.
Palmarès 2019 des pires routes
Boulevard Gouin Est | Montréal
Montée du Bois-Franc | Saint-Adolphe-d’Howard (Laurentides)
Chemin Craig | Lévis (Chaudière-Appalaches)
Rue Newton | Boucherville (Montérégie)
Boulevard du Grand-Héron | Saint-Jérôme (Laurentides)
Route 389 | Ministère des Transports du Québec – Direction régionale de la Côte-Nord (Côte-Nord)
Traverse de Laval | Lac-Beauport (Capitale-Nationale)
Chemin Cadieux | L’Ange-Gardien (Outaouais)
Chemin Saint-Henri | Mascouche (Lanaudière)
RangSaint-Martin | Saguenay (Saguenay–Lac-Saint-Jean)
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