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Malgré les plaintes, Montréal colmate moins de nids-de-poule

La Ville de Montréal a rempli ce printemps 15 % de nids-de-poule de moins que l’an dernier et 25 % de moins qu’en 2017, bien qu’elle ait reçu plus de plaintes que jamais, a constaté notre Bureau d’enquête.

Montréal a comblé 150 000 nids-de-poule entre janvier et mai, grâce à ses machines de colmatage automatisées. Malgré l’ajout de deux appareils, c’est 27 000 trous de moins qu’en 2018.

C’est environ 50 000 de moins qu’en 2017. Cette année-là, l’opération de colmatage avait duré un mois de plus.

Selon la Ville, c’est le signe que la condition des rues s’améliore.

L’opposition en désaccord

« Les investissements réalisés dans la mise à niveau de la condition des chaussées ont permis de réduire le nombre de tronçons affichant un état mauvais et, par conséquent, le nombre de nids-de-poule à colmater dans la période propice à leur prolifération », souligne la porte-parole Marie-Ève Courchesne.

Le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Lionel Perez, n’achète pas du tout cette explication.

« Tout conducteur qui roule à Montréal voit bien qu’il y a encore trop de nids-de-poule, soutient-il. J’en vois encore et chaque fois je téléphone à mon directeur des travaux publics. »

Il évoque un « hiver difficile avec beaucoup de variations de température » qui a même contribué à la prolifération des trous.

D’ailleurs, selon les Montréalais, l’état des chaussées ne s’améliore pas. La Ville n’a jamais reçu autant de signalements que ce printemps, via son service de requêtes des citoyens, le 311. Pas moins de 8574 plaintes pour des nids-de-poule ont été enregistrées depuis janvier, a compilé notre Bureau d’enquête à partir des données de l’administration montréalaise.

Nouveau contrat

Depuis janvier, la Ville fait affaire avec un nouveau fournisseur, Environnement NRJ, pour le remplissage automatisé des nids-de-poule.

L’entente de trois ans, qui inclut les deux machines supplémentaires, coûte 22 millions $. C’est plus de deux fois plus cher que l’entente triennale précédente, qui était de 9 millions $.

Par ailleurs, Montréal paie désormais l’opérateur privé à la quantité d’asphalte posée et non à l’heure.

Coûts du bitume

« Si on a ajouté deux machines supplémentaires, j’imagine que c’est parce qu’il y avait un besoin. Il y a quelque chose qui cloche, juge M. Perez. Il faudrait que l’administration fasse une analyse de ce qui est arrivé. »

Selon Mme Courchesne, « il n’y a aucun lien entre le mode de paiement des services et le nombre de nids-de-poule colmatés ».

Rappelons que les coûts du bitume ont explosé au Québec dans les dernières années, faisant grimper les coûts de l’asphalte.

Par exemple, la Ville de Montréal paie ce matériau près de 50 % plus cher à la tonne qu’il y a trois ans.

Nids-de-poule colmatés

2017 : 202 130 (janvier à juin)

2018 : 177 000 (janvier à mai)

2019 : 150 416 (janvier à mai)

Source : données ouvertes de la Ville de Montréal

 

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